Patrimoine du Pays basque : Saint-Jean-de-Luz et Ciboure préparent le renouvellement du label Pays d’art et d’histoire

Saint-Jean-de-Luz et Ciboure entament la procédure de renouvellement du label Pays d’art et d’histoire, obtenu en 2016. Dix années d’actions seront passées au crible avant de définir les priorités pour la prochaine décennie. Le calendrier doit conduire à la présentation du dossier en 2027
Dix ans déjà que Saint-Jean-de-Luz et Ciboure bénéficient du label Pays d’art et d’histoire. Durant cette décennie, le syndicat intercommunal de la baie a mené de nombreuses actions pour sensibiliser habitants, visiteurs et jeunes publics à la richesse du patrimoine, à l’architecture et au cadre de vie. Mardi 30 septembre, une réunion, organisée dans l’ancienne chapelle du couvent des Récollets à Ciboure, a marqué le lancement de la campagne de renouvellement de ce label. « Sud Ouest » y a assisté et vous en livre les enjeux.
1 Pays d’art et d’histoire, de quoi parle-t-on ?Créé par le ministère de la Culture, le label Pays d’art et d’histoire récompense les territoires qui s’engagent à valoriser leur patrimoine. Et il ne se limite pas aux monuments classés ou aux façades de carte postale : il englobe aussi les paysages, l’architecture du quotidien, les traditions et les savoir-faire. Derrière ce label se cache un travail de fond, fait de médiation, de visites, d’expositions ou de publications, avec une attention particulière portée aux jeunes générations. Une façon de rappeler que le patrimoine n’est pas figé, mais qu’il vit et se transmet. Il est donc valable dix ans et c’est pour cette raison que les communes luzienne et cibourienne se lancent aujourd’hui dans un dossier de renouvellement.

Michel Hiribarren / « Sud Ouest »
Le Syndicat intercommunal de la baie de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure avait lancé, dès 2011, une réflexion autour du label, avec une candidature axée sur la valorisation du patrimoine maritime. Le dossier mettait en avant un territoire de 2 639 hectares et plus de 20 000 habitants, riche de 15 monuments historiques inscrits et 6 classés, 96 objets inscrits et 30 classés, deux sites patrimoniaux remarquables, cinq zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) et un site d’architecture contemporaine remarquable (le club-house du golf de Chantaco).
Dans cette démarche, un dossier de candidature a été déposé en 2015. Après une audition au ministère de la Culture, l’avis favorable est tombé en mai de la même année. Quelques mois plus tard, le 26 février 2016, la convention officialisant l’obtention du label était signée par l’ancien préfet des Pyrénées-Atlantiques, Pierre-André Durand, le président du syndicat Jean-François Irigoyen, ainsi que les maires de l’époque, Peyuco Duhart pour Saint-Jean-de-Luz et Guy Poulou pour Ciboure, tous deux disparus depuis.
3 En dix ans, quels résultats ?Après dix années sous le label Pays d’art et d’histoire, quel bilan tirer ? La directrice du Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP) Les Récollets - Errekoletoak, Amandine Guindet, s’est montrée positive quant aux actions menées au cours de cette décennie. Elle a rappelé à l’assemblée les principales missions poursuivies : valoriser le patrimoine, promouvoir sa qualité mais aussi sensibiliser habitants et professionnels à leur environnement architectural et paysager. « C’est sans doute dans cette mission-là qu’on nous connaît le plus, car nous sommes visibles notamment au sein du CIAP », a-t-elle souligné.

Archives Émilie Drouinaud / « Sud Ouest »
Selon la directrice, l’initiation du jeune public a également été respectée, avec la création d’un poste de médiateur dédié, dès 2018. Mais la plus grande réussite de ce label sur ce territoire est, semble-t-il, la création du CIAP, inauguré en septembre 2023, et qui accueille régulièrement un certain nombre d’expositions, de conférences, concerts et autres activités culturelles.
Des activités qui avaient d’ailleurs été développées hors les murs du CIAP, bien avant son ouverture. Ateliers, expositions urbaines dans les rues de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, ou encore visites guidées en ville, encadrées par des guides conférenciers, figuraient déjà au programme.
4 Les prochaines étapes du renouvellementLes démarches de renouvellement ont déjà été engagées par le Syndicat de la baie, qui a recruté une chargée de mission dédiée, Margaux Colombel. Pour le calendrier à venir, il s’agira d’abord d’établir un bilan des dix années écoulées afin d’en dégager des axes d’évolution. Mené au sein de groupes thématiques, ce travail devra être finalisé d’ici 2026.

Archives Michel Hiribarren / « Sud Ouest »
Enfin, le syndicat devra élaborer un projet précisant les enjeux, actions et moyens à mettre en œuvre. La rédaction doit s’achever en mars 2027, avant une étape décisive : la présentation du dossier de renouvellement devant la commission régionale du patrimoine et de l’architecture, attendue en octobre de la même année.
Le préfet de région devra alors rendre un avis favorable ou non à la signature de la nouvelle convention. Présente en visioconférence lors de la réunion, Marie-Claude Aubert, référente du label à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), a tenu à saluer le travail accompli par les deux communes. Elle a toutefois rappelé qu’aucun retard ne serait toléré dans la procédure de renouvellement.
SudOuest