Charente-Maritime : le phare de la Coubre fête les 120 ans de son illumination

Pour l’occasion, le célèbre phare de La Tremblade a organisé des visites commentées avec un accès exceptionnel à la salle de la lentille de Fresnel. Une prouesse technologique qui n’a jamais été surclassée en plus d’un siècle
Augustin Fresnel lui a donné son nom en 1822. Depuis, la fameuse lentille continue à illuminer les côtes françaises pour donner un point d’appui géographique depuis la mer. Le faisceau lumineux du phare de la Coubre, qui depuis la côte sauvage indique aux bateaux qu’ils arrivent au niveau de l’estuaire de la Gironde, a été mis en service le 1er octobre 1905, il y a 120 ans. L’occasion de fêter comme il se doit cet événement qui a marqué un tournant dans la signalisation maritime. Ce mercredi, des petits chanceux ont eu droit à une visite commentée de la salle réservée à cette lentille, le cœur du réacteur de ce monument qui a récemment défrayé la chronique pour sa disparition programmée en raison de l’érosion marine.
« Nos deux créneaux ont vite été pleins. Ça a tellement bien marché qu’on réfléchit à organiser d’autres visites exceptionnelles en 2026 », confie le responsable du phare Damien Joussemet. En attendant, ceux qui ont grimpé les 300 marches pour découvrir le fonctionnement de ce dispositif qui n’a pas pris une ride ont dû être surpris par l’ampoule qui sert à éclairer jusqu’à 52 kilomètres au large. « C’est une petite ampoule de 250 watts », précise l’intéressé. De quoi éclairer une pièce de l’ancienne maison du gardien de phare dont le dernier spécimen a définitivement quitté les lieux en 2009 après l’apparition de l’automatisation.

Phare de la Coubre
« Le mécanisme se met en route tout seul mais s’il y a un souci on peut vite intervenir »
En fait, c’est l’action de la lentille de Fresnel, placée devant l’ampoule, qui permet d’augmenter la portée du feu. « Elle repose sur une cuve remplie de mercure », explique Damien Joussemet. Voilà comment deux éclats blancs éclairent le ciel toutes les dix secondes à la tombée du jour. Chaque phare possède en effet sa propre identité lumineuse. La nuit, pour les identifier, on utilise ce qu’on appelle les éclats. Un phare est reconnaissable par le rythme de son feu ainsi que sa couleur. Par exemple, le phare de Chassiron, à Saint-Denis-d’Oléron, n’envoie qu’un seul éclat toutes les dix secondes.
Des risques réels« Tout est noté sur les cartes marines. Les bateaux qui observent la côte savent de quel phare provient tel feu », indique le responsable du phare de la Coubre. Cette technique, « très fiable », n’a jamais été surclassée depuis. Si la gestion et l’entretien de la lentille sont assurés par le service public des phares et balises, l’automatisation date de 2005. « Le mécanisme se met en route tout seul mais s’il y a un souci on peut vite intervenir. »
Parce qu’ici, dans les environs du ban de la Mauvaise, les risques sont bien réels. « Si concrètement, avec les technologies actuelles, un bateau pourrait naviguer sans phare, ce dernier reste utile pour se repérer à l’œil nu en cas de panne du système de navigation », indique Damien Joussemet. En termes de sécurité, c’est ceinture et bretelles.
On ne sait pas à quelle date, en revanche, la lentille actuelle a été installée. La précédente, plus grosse, trône en bonne position dans le musée du phare. Idéal pour ceux qui n’auront pas accès à la salle perchée à 64 mètres de hauteur ou qui ont le vertige. Sachant que le phare de la Coubre reste ouvert jusqu’au 11 novembre et rouvrira pendant les vacances de Noël. L’escape game intitulé « Le secret du gardien », lui, ne connaîtra pas de pause. « On garde sur le site une activité à l’année. »
SudOuest