Postes Canada retire la prime à la signature de sa dernière offre au syndicat

La dernière offre de Postes Canada au syndicat représentant 55 000 travailleurs des postes en grève comprend un certain nombre de mesures de sa dernière offre, tout en supprimant une prime à la signature que la société dit ne plus pouvoir se permettre.
« En raison de la détérioration de la situation financière de l'entreprise, une prime à la signature pour les employés n'est plus sur la table », a déclaré Postes Canada dans un communiqué vendredi.
Cette nouvelle offre « permettra la modernisation de l'entreprise » tout en « maintenant de bons emplois et des avantages pour les salariés sur le long terme », a-t-elle précisé.
La société d'État a déclaré que son offre au Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) contient de nombreuses dispositions de son « offre finale » de mai, notamment une augmentation salariale de 13,59 % sur quatre ans, des avantages sociaux en matière de santé et de retraite et jusqu'à sept semaines de vacances.
Postes Canada a déclaré en mai qu'elle avait abandonné ses efforts visant à introduire un nouveau régime de soins de santé, à modifier les prestations de retraite et à inscrire les travailleurs à un régime de retraite à cotisations déterminées.
La dernière proposition maintient également une « allocation de vie chère » qui, selon Postes Canada, protégera ses travailleurs « contre les effets d'une inflation imprévue ».
Les deux parties négocient une nouvelle convention collective depuis plus d'un an et demi. Les postiers ont repris la grève la semaine dernière après l'annonce par le gouvernement de profonds changements au sein de l'entreprise.

Dans une déclaration publiée jeudi sur son site Web, le STTP a déclaré que tout changement à Postes Canada doit être apporté au moyen de « consultations significatives et non d’une action unilatérale ».
« Nos comités de négociation examineront et analyseront attentivement les offres de Postes Canada afin de déterminer si elles répondent aux besoins des travailleurs des postes, de nos familles et du public qui dépend de nous », indique le communiqué.
Postes Canada n’a pas réalisé de bénéfices depuis 2017, perdant 841 millions de dollars en 2024. La semaine dernière, le ministre de la Transformation du gouvernement, Joël Lightbound, a déclaré que Postes Canada perdait environ 10 millions de dollars par jour et était en voie de perdre 1,5 milliard de dollars cette année.
Lightbound a déclaré que « Postes Canada est effectivement insolvable » et que « les renflouements répétés du gouvernement fédéral ne sont pas la solution ».
Des changements majeurs à venir dans le service postalLe ministre a déclaré que pour améliorer les résultats financiers de la société, il avait demandé à Postes Canada de mettre en œuvre un certain nombre de changements qui, selon lui, permettraient à la société de stabiliser ses finances et d'assurer sa survie.
Parmi les principaux changements, mentionnons la fin de la livraison à domicile et la conversion des quatre millions d'adresses qui la reçoivent encore en boîtes postales communautaires. Lightbound a déclaré que ce processus permettrait à Postes Canada d'économiser 400 millions de dollars par année et qu'il prendrait environ neuf ans. Les personnes à mobilité réduite continueraient d'être admissibles à la livraison à domicile, a-t-il ajouté.
Lightbound a également demandé à la société d'ajuster sa façon de distribuer le courrier, afin que le courrier non urgent puisse être acheminé par voie terrestre plutôt que par voie aérienne, ce qui permettrait d'économiser 20 millions de dollars par an.
Le plan de modernisation comprend également la levée du moratoire de 1994 sur la fermeture des bureaux de poste ruraux, qui couvre près de 4 000 localités, dont beaucoup, selon le gouvernement, sont depuis devenues suburbaines ou urbaines.
Le gouvernement a déclaré qu’il avait l’intention de maintenir les bureaux de poste ruraux, éloignés et autochtones dans les régions où ils sont nécessaires.
Ces changements sont conformes aux recommandations formulées par la Commission d’enquête industrielle dirigée par William Kaplan au printemps dernier.
Le rapport de Kaplan a noté qu'en 2006, Postes Canada livrait 5,5 milliards de lettres par an, mais qu'en 2023, ce volume était tombé à 2,2 milliards, malgré l'augmentation de trois millions du nombre d'adresses au Canada au cours de la même période.
Le STTP s'est dit « outré et consterné » par les changements à venir et a repris sa grève nationale le jour même de leur annonce.
Attrition et licenciementsVendredi, la société a déclaré qu'afin de mettre en œuvre les mesures proposées par Lightbound, Postes Canada a informé le STTP qu'elle offrirait des rachats volontaires avec jusqu'à 78 semaines de salaire.
« Les licenciements ne seront utilisés que si d'autres mesures, comme l'attrition et les primes de départ, s'avèrent insuffisantes pour atteindre les objectifs de réduction », a déclaré Postes Canada dans un communiqué. « La réduction des effectifs par attrition sera toujours la première option, mais elle ne peut être la seule option dans le cadre de cette transformation. »
Postes Canada a déclaré que son offre permet aux employés licenciés de conserver leurs droits de rappel pendant deux ans, de continuer à accumuler de l'ancienneté et d'accéder au régime d'avantages sociaux supplémentaires de la société.
La société a également déclaré que le moratoire sur la fermeture des bureaux de poste ruraux, qui fait partie de la convention collective, empêcherait la fermeture de 493 bureaux de poste dans les zones urbaines et suburbaines, une situation que Postes Canada a qualifiée de « non viable ».
cbc.ca