Quand les médecins deviennent eux-mêmes patients : l’euthanasie est-elle leur choix de fin de vie ?
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Pour de nombreuses personnes, l'euthanasie est un moyen de mettre fin à leurs jours dans la dignité, lorsqu'il n'y a plus aucune perspective d'amélioration ou lorsqu'elles souffrent atrocement en raison d'une maladie grave. Pour les médecins, qui sont régulièrement confrontés à la vie et à la mort, cette forme de fin de vie est souvent mieux connue que pour les personnes sans formation médicale. Mais cela les amène-t-il à la considérer différemment ?
Les médecins peuvent aussi être confrontés à des maladies graves. Mais dans ce cas, choisissent-ils de poursuivre le traitement le plus longtemps possible ou privilégient-ils l'euthanasie ? Cette question a été posée à plus de 1 400 médecins.
Quelles sont les conclusions ? Plus de la moitié d'entre eux choisiraient l'euthanasie dans une telle situation. De plus, presque tous les médecins interrogés indiquent qu'ils accordent plus d'importance au contrôle des symptômes qu'à la prolongation artificielle de leur vie. Les résultats de cette recherche ont été publiés dans le Journal of Medical Ethics . Scientias en parle également.
Dans le cadre de cette étude internationale, des médecins de huit pays différents ont été interrogés sur leurs préférences concernant la fin de vie, en cas d'événement grave. Les lois et réglementations concernant l'euthanasie et le suicide assisté différaient considérablement d'un pays à l'autre. Les régions étudiées allaient de la Belgique, où l'euthanasie est légale depuis 2002, à l'État américain de Géorgie, où le suicide assisté demeure strictement interdit.
Les différences entre les pays semblent frappantes. En Belgique, pas moins de 81 % des médecins considèrent l'euthanasie comme une bonne option pour une maladie comme le cancer, tandis qu'en Italie, ils ne sont que 38 % à partager cet avis. Les pourcentages sont légèrement inférieurs pour la maladie d'Alzheimer, mais la tendance reste claire : plus la législation est libérale, plus les médecins sont disposés à envisager l'euthanasie comme une possibilité .
Il est frappant de constater que les médecins eux-mêmes ne voient guère d'intérêt aux interventions visant à prolonger la vie des patients gravement malades. La plupart préféreraient renoncer à des traitements tels que la réanimation, la ventilation ou l'alimentation par sonde. Seul un demi-pour cent souhaiterait néanmoins une réanimation en cas de cancer, et seulement 3,8 % envisagent l'alimentation par sonde en cas de maladie d'Alzheimer.
Les chercheurs qualifient ce sentiment contradictoire de tension morale : les médecins se sentent souvent obligés de proposer tous les traitements possibles , même s'ils savent que cela prolonge la souffrance au lieu de la soulager. Pour leur part, ils préfèrent privilégier le confort, la paix et la dignité.
De nombreux médecins se sentent mal à l'aise avec l'utilisation systématique de traitements visant à prolonger la vie, et ils éviteraient de se prodiguer les mêmes soins. « Notre étude montre que les médecins du monde entier privilégient la qualité de vie plutôt que de la prolonger à tout prix », affirment les chercheurs. Les résultats sont clairs : les médecins souhaitent une solution différente de ce qui est souvent la norme en matière de soins médicaux.
Non seulement la législation influence ces choix, mais les convictions religieuses jouent également un rôle. Les médecins sans religion semblent être deux fois plus susceptibles d'envisager l'euthanasie ou le suicide assisté que les médecins religieux. Les médecins palliatifs, qui veillent à ce que les patients soient plongés dans un sommeil profond pour soulager leurs souffrances, sont également plus réticents à l'euthanasie et optent plus souvent pour la sédation palliative. En revanche, les médecins généralistes et les médecins en soins intensifs, par exemple, sont plus ouverts à l'euthanasie.
Le site scientifique Scientista écrit que cette recherche soulève des questions : si les médecins privilégient leur confort personnel à la prolongation de la vie, pourquoi n'est-ce pas la norme dans la pratique médicale ? Notre façon actuelle de traiter les patients est-elle vraiment conforme à ce qui est réellement souhaitable, ou plutôt à nos habitudes ?
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