Intempéries : au moins 104 morts dans des inondations en RDC

Au moins 104 personnes sont mortes dans des inondations dans un village situé près des rives du lac Tanganyika, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé samedi 10 mai Sammy Kalonji, administrateur du territoire de Fizi, dans lequel se trouve le village sinistré qui connaît aussi « d’énormes dégâts matériels ».
Les habitants du village de Kasaba, situé dans la province orientale du Sud-Kivu, ont été surpris « en plein sommeil » dans la nuit de jeudi 8 à vendredi 9 mai, selon Bernard Akili, le chef du secteur de Nganja, où se trouve la localité de Kasaba. Les pluies torrentielles ont fait déborder la rivière Kasaba, dont les eaux ont déferlé vers l’aval « en charriant tout sur (leur) passage, grosses pierres, gros arbres et de la boue, avant de raser les habitations au bord du lac », a-t-il expliqué à l’AFP. « Les victimes décédées sont en majorité des enfants et des personnes du troisième âge », a-t-il ajouté, précisant que 28 personnes ont également été blessées et 150 habitations ont été détruites. Selon un autre témoin, 119 corps avaient été retrouvés samedi 10 mai.
Le village de Kasaba est accessible seulement par voie lacustre et n’est pas couvert par les réseaux de téléphonie mobile, a indiqué une source humanitaire.
De telles catastrophes sont fréquentes en RDC, particulièrement sur les rives des grands lacs de l’est du pays, environnées de collines fragilisées par la déforestation alimentée par le commerce de charbon. En 2023, des inondations avaient déjà causé la mort de 400 personnes dans plusieurs localités situées sur les rives du lac Kivu, dans la province du Sud-Kivu.
Environ 6,9 millions de personnes en Afrique occidentale et centrale ont été touchées par des pluies torrentielles et de graves inondations en Afrique occidentale et centrale en 2024, selon des chiffres du Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha).
La RDC, immense pays au climat équatorial et parmi les plus pauvres du monde, est particulièrement vulnérable à ces phénomènes climatiques, en raison de l’urbanisation anarchique et du manque d’infrastructures dans ses villes et villages. Début avril, au moins une trentaine de personnes avaient été tuées à Kinshasa, la capitale de la RDC, après des pluies diluviennes.
Le réchauffement climatique est également en cause, selon les experts, qui estiment que les événements extrêmes vont augmenter en fréquence et en intensité sur le continent. D’ici à 2030, jusqu’à 118 millions d’Africains très pauvres (avec des revenus inférieurs à 2 dollars par jour) seront exposés à la sécheresse, aux inondations et aux chaleurs extrêmes.
La Croıx