Algérie : le ministre de la Fonction publique favorable à réviser le traité franco-algérien de 1968
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La remise en cause du traité de 1968 a été régulièrement souhaitée par certains politiques ces derniers mois, à la suite de différentes affaires, comme l’incarcération en Algérie depuis mi-novembre de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.
Ce mercredi, le ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, s'est prononcé pour une révision du traité franco-algérien de 1968, alors que se tient dans la journée un conseil interministériel sur l'immigration autour de François Bayrou. Ce traité établit entre autres un régime des visas favorable pour l'Algérie. «Évidemment qu'il va être question notamment de notre rapport avec l'Algérie», a indiqué M. Marcangeli sur Franceinfo. «Il y a peu de temps, j'étais encore parlementaire, président du groupe Horizons (à l'Assemblée nationale, NDLR), proche d'Édouard Philippe et je fais partie de ceux qui pensent qu'il faut revoir le traité franco-algérien de 1968», a affirmé le ministre.
La remise en cause du traité de 1968 a été régulièrement souhaitée par certains politiques ces derniers mois, à la suite de différentes affaires, comme l'incarcération en Algérie depuis mi-novembre de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, ou la tentative avortée de renvoi en Algérie de l'influenceur algérien Doualemn en janvier, aussitôt renvoyé en France par les autorités algériennes. Samedi dernier, un Algérien faisant l'objet d'une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), et que, selon le Premier ministre, François Bayrou, Alger avait refusé de reprendre à dix reprises, est accusé d'avoir tué à l'arme blanche une personne et d'en avoir blessé sept à Mulhouse.
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Ce mardi, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a indiqué que «des mesures de restriction de circulation et d'accès au territoire national pour certains dignitaires algériens (avaient) été prises». «Les dignitaires algériens se caractérisent souvent par des prises de positions particulièrement dures à l'égard de la France, (qui) peuvent également entraîner des réactions (...) de la France», a commenté M. Marcangeli.
«Il y a le traité, qui n'a pas été revu depuis plus de 24 ans, (il y a) la question des dignitaires, la question de visas, bref, toute une panoplie de mesures: à la fin du comité interministériel, le premier ministre fera un certain nombre d'annonces qui concerneront très certainement l'Algérie», a déclaré le ministre. Par ailleurs, interrogé sur la réforme des retraites, M. Marcangeli a estimé que «remettre en cause un certain nombre d'équilibres définis par la loi Borne de 2023 ne lui semblait pas être une bonne politique».
lefigaro