Cannes 2025 : «Deux Procureurs», une purge merveille

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Cannes 2025 : «Deux Procureurs», une purge merveille

Cannes 2025 : «Deux Procureurs», une purge merveille
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A travers la plongée grinçante d’un juriste dans les arcanes du pouvoir, l’Ukrainien Sergueï Loznitsa dépeint l’URSS de Staline en théâtre de l’absurde.
Alexander Kuznetsov en procureur obstiné et perpétuellement épuisé. (Pyramide Distribution)

Drôle d’animal que Kornev, le protagoniste de Deux Procureurs. A la fois une grenouille qui, assoupie dans une casserole d’eau posée sur le feu, ne se rend pas compte qu’elle finira bientôt bouillie, et un âne, terriblement obstiné, fonçant tout droit dans les portes sans jamais jeter un regard autour de lui. Joué par un clown blanc au visage étrange (celui d’Alexander Kouznetsov, découvert dans le Leto de Kirill Serebrennikov) et perpétuellement épuisé, il traverse l’Union soviétique des années de la grande purge stalinienne comme un Monsieur Hulot ou un Prince Mychkine, son regard insondable métamorphosant l’enfer totalitaire en singulier théâtre de l’absurde. Son histoire adaptée d’un roman de Gueorgui Demidov (surtout connu chez nous comme personnage des mémoires de goulag de Varlam Chalamov), débute pourtant par une visite des neuf cercles de l’enfer soviétique, soit une prison de Briansk où le juriste fraîchement diplômé est venu s’enquérir du contenu d’une missive envoyée à Moscou par un détenu se disant victime d’emprisonnement abusif et de tortures. En dépit des efforts du chef de la prison pour l’en dissuader, Kornev finit par obtenir un entretien avec Stepniak, vétéran bolchevik qui se dit victime des dérives d’un NKVD local au comble

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