La crise du NHS est un « véritable cauchemar », avec suffisamment de postes vacants pour remplir 66 hôpitaux.
La crise du personnel au sein du NHS (service national de santé britannique) signifie que, dans certaines régions du pays, un poste de médecin senior sur trois est vacant, prévient un rapport.
Des données publiées en vertu de la loi sur la liberté d'information ont révélé que 33 000 postes de consultants étaient proposés sur le site web NHS Jobs entre 2022 et 2025 en Angleterre et au Pays de Galles, soit suffisamment de personnel pour plus de 66 grands hôpitaux . L'article du British Medical Journal (BMJ) indique que le NHS a dépensé 674 millions de livres sterling en médecins intérimaires coûteux en 2024/25, les responsables mettant régulièrement jusqu'à 12 mois pour pourvoir un poste vacant.
Un médecin résident d'un établissement hospitalier du nord de Londres a déclaré : « C'est un véritable cauchemar : les médecins qui restent doivent travailler à 150 %, les patients doivent attendre plus longtemps pour être vus, et à la fin de leur service, les médecins sont à bout de forces. »
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Le Dr Shanu Datta, coprésident du comité des consultants de l'Association médicale britannique, a déclaré : « En clair, nous n'avons pas assez de consultants pour répondre aux besoins des patients ni pour assurer des services conformes aux normes requises. »
La toute première modélisation à long terme des effectifs du NHS a conclu en 2023 que le service en Angleterre manquait de 150 000 personnels permanents pour fonctionner correctement. Cette conclusion faisait suite à une décennie de restrictions budgétaires sous le gouvernement conservateur. L’année dernière, une étude de l’université de Cambridge a révélé que le manque de personnel au sein du NHS était responsable d’au moins 4 000 décès supplémentaires par an.
Cette situation survient alors qu'une autre analyse a révélé une pénurie de 15 % d'anesthésistes, c'est-à-dire de médecins qui administrent des anesthésies aux patients avant les interventions.
Le Collège royal des anesthésistes a mené une enquête auprès de 143 responsables cliniques du Royaume-Uni et a constaté que 8 % d'entre eux déclaraient que ces pénuries entraînaient quotidiennement des retards de traitement. Environ 36 % ont indiqué que le manque d'anesthésiques provoquait des retards hospitaliers chaque semaine.
L'étude du BMJ a également interrogé 116 responsables du recrutement sur les difficultés qu'ils rencontrent pour recruter des consultants. La moitié d'entre eux ont indiqué que leurs besoins en recrutement augmenteraient l'année prochaine, mais seulement 5 % prévoient une hausse de leur budget. Par ailleurs, 61 % ont déclaré que les postes de consultants vacants avaient un impact négatif significatif sur les délais d'attente et 54 % sur la qualité des soins. Environ 27 % ont affirmé devoir régulièrement, voire systématiquement, recruter des candidats à l'étranger pour pourvoir les postes de consultants difficiles à pourvoir.
La solution à long terme à la crise du recrutement consiste à restructurer la formation spécialisée afin de former davantage de consultants locaux dans les domaines en pénurie et de supprimer les goulets d'étranglement, conclut le rapport.
Phil Johnson, directeur de BMJ Careers, qui a réalisé le rapport, a déclaré : « Le mot « crise » est souvent galvaudé, mais à l'heure où l'activité augmente, où le nouveau gouvernement travailliste s'engage à supprimer les dépenses liées aux agences d'intérim et à réduire drastiquement le recrutement international, il est temps de reconnaître qu'un point de non-retour a été atteint. »
Un porte-parole du NHS England a déclaré à BMJ Careers : « Alors que les dépenses liées au personnel intérimaire sont à un niveau historiquement bas et que les établissements de santé sont en voie d’économiser 1 milliard de livres sterling sur deux ans, nous voulons aller encore plus loin. Nous collaborons avec le gouvernement à un plan décennal pour les effectifs de santé, qui précisera les chiffres dont nous aurons besoin aujourd’hui et à l’avenir. »
Un porte-parole du gouvernement écossais a déclaré : « Nous travaillons directement avec les conseils de santé pour réduire le recours au personnel médical intérimaire, en encourageant d'autres options de dotation en personnel et en veillant à ce que tout recours à des remplaçants représente le meilleur rapport qualité-prix. »
Un porte-parole du gouvernement gallois a déclaré : « Le NHS au Pays de Galles compte aujourd’hui plus de médecins qu’à aucun autre moment de son histoire. Les dépenses liées au personnel médical et dentaire intérimaire et remplaçant ont diminué d’environ 16 millions de livres sterling entre 2023-2024 et 2024-2025, et nous prévoyons une nouvelle réduction cette année. »
Daily Mirror
