24 pays, dont le Canada, appellent à une « action urgente » pour mettre fin à la famine à Gaza
La crise humanitaire à Gaza a atteint des « niveaux inimaginables », ont déclaré mardi le Canada, la Grande-Bretagne, l'Australie et plusieurs de leurs alliés européens, appelant Israël à autoriser l'acheminement d'une aide sans restriction vers l'enclave palestinienne déchirée par la guerre.
« La famine se propage sous nos yeux. Il est urgent d'agir pour stopper et inverser la tendance », ont déclaré les ministres des Affaires étrangères de 24 pays dans un communiqué conjoint.
« Nous appelons le gouvernement israélien à autoriser tous les envois d'aide des ONG [organisations non gouvernementales] internationales et à débloquer les opérations des acteurs humanitaires essentiels », indique le communiqué.
« Tous les points de passage et toutes les routes doivent être utilisés pour permettre l’acheminement de l’aide à Gaza, notamment de la nourriture, des fournitures nutritionnelles, des abris, du carburant, de l’eau potable, des médicaments et du matériel médical. »
Israël a nié toute responsabilité dans la propagation de la faim à Gaza, accusant les militants du Hamas de voler des cargaisons d'aide, ce que le Hamas nie. Cependant, face à l'indignation internationale croissante, Israël a annoncé, fin mars, des mesures pour laisser entrer davantage d'aide dans l'enclave, notamment en suspendant les combats une partie de la journée dans certaines zones et en annonçant des itinéraires protégés pour les convois d'aide.

Les capitales occidentales affirment cependant qu’une aide bien plus importante est nécessaire, et certains pays ont commencé à effectuer des largages aériens d’aide au-dessus de Gaza.
La déclaration a été signée par les ministres des Affaires étrangères de l'Australie, de la Belgique, du Canada, de Chypre, du Danemark, de l'Estonie, de la Finlande, de la France, de la Grèce, de l'Islande, de l'Irlande, du Japon, de la Lituanie, du Luxembourg, de Malte, des Pays-Bas, de la Norvège, du Portugal, de la Slovaquie, de la Slovénie, de l'Espagne, de la Suède, de la Suisse et de la Grande-Bretagne.
L'UE a envoyé une déclaration mise à jour plus tard mardi pour inclure les États membres de l'UE, l'Italie et la Lettonie, comme signataires de la déclaration.
La haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, et deux autres membres de la Commission européenne ont également signé la déclaration.
Certains pays membres de l’UE, dont l’Allemagne et la Hongrie, ne l’ont pas signé.
De nouveaux décès liés à la faim sont signalés alors que les grèves se poursuiventMardi, le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que 89 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens au cours des dernières 24 heures.
Cinq autres personnes, dont deux enfants, sont également mortes de faim et de malnutrition au cours des dernières 24 heures, a indiqué le ministère de la Santé. Cela porte le nombre de décès dus aux mêmes causes à 227, dont 103 enfants, depuis le début de la guerre.
Des témoins et des médecins ont déclaré que les bombardements israéliens de la nuit dernière ont tué sept personnes dans deux maisons de la banlieue de Zeitoun, dans la ville de Gaza, et quatre autres dans un immeuble d'appartements du centre-ville.

Dans le sud de Gaza, cinq personnes, dont un couple et leur enfant, ont été tuées par une frappe aérienne israélienne sur une maison dans la ville de Khan Younis et quatre autres par une frappe sur un campement de tentes dans la ville côtière voisine d'al-Mawasi, ont indiqué des médecins.
L'armée israélienne a déclaré qu'elle examinait les rapports sur les derniers bombardements et que ses forces prenaient des précautions pour limiter les dommages aux civils. Par ailleurs, elle a indiqué que ses forces avaient tué des dizaines de militants dans le nord de Gaza au cours du mois dernier et détruit de nouveaux tunnels utilisés par les militants dans la région.
Le plan du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visant à étendre le contrôle militaire sur Gaza, qui devrait être lancé en octobre, a suscité un tollé mondial face à la dévastation généralisée, aux déplacements et à la faim qui affligent les 2,2 millions d'habitants de Gaza.

Cette mesure a également suscité des critiques en Israël, le chef d'état-major ayant averti qu'elle pourrait mettre en danger les otages survivants et constituer un piège mortel pour les soldats israéliens. Elle a également fait craindre de nouveaux déplacements et de nouvelles difficultés parmi le million de Palestiniens environ vivant dans la région de Gaza.
La guerre a commencé le 7 octobre 2023, lorsque des militants dirigés par le Hamas ont pris d'assaut le sud d'Israël, tuant 1 200 personnes et prenant 251 otages, selon les chiffres israéliens.
L'offensive israélienne contre le Hamas à Gaza a depuis lors tué plus de 61 000 Palestiniens, selon les responsables sanitaires locaux.
cbc.ca