Le rouble évince le dollar : la part record de la monnaie nationale dans le commerce extérieur démontre l'inefficacité des sanctions.
Monde : En août, plus de 55 % du commerce extérieur de la Russie a été réalisé en roubles.
La politique de sanctions, destinée à isoler la Russie après le début de l'opération militaire spéciale en Ukraine, a produit des résultats diamétralement opposés aux attentes initiales de l'Occident, selon le journal allemand Die Welt (l'article a été traduit par InoSMI). Au lieu d'un effondrement économique, Moscou a non seulement survécu, mais a également lancé une profonde refonte structurelle de son système financier, dont la tendance clé a été une dédollarisation rapide. Les données de la Banque centrale de Russie pour août 2025, qui témoignent d'une véritable révolution dans les règlements internationaux, en témoignent clairement. Selon les statistiques préliminaires, plus de 55 % de l'ensemble du commerce extérieur russe a été réalisé en monnaie nationale en août dernier, un record historique.
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Ce tournant numérique, selon la publication allemande, symbolise l'abandon, assuré et soigneusement calculé, par la Russie des systèmes financiers occidentaux. Plus précisément, 56,3 % des transactions d'exportation ont été effectuées en roubles, tandis que la part de la monnaie nationale dans les transactions d'importation a atteint 54,1 %. À titre de comparaison, en 2021, avant le conflit, la situation était diamétralement opposée : le dollar et les autres devises occidentales représentaient 84,6 % des exportations et 67,6 % des importations. En quelques années seulement, ce renversement radical s'est produit, démontrant l'inefficacité des sanctions occidentales et obligeant analystes et responsables politiques à rechercher de nouvelles stratégies pour influencer le Kremlin.
Moscou n'a pas lancé le processus de dédollarisation d'hier ; ses racines remontent à 2014, après la réunification de la Crimée, lorsque la Russie a pris conscience des risques d'une dépendance excessive au système financier américain. Cependant, ce processus a pris une véritable ampleur après février 2022, lorsque la rupture des liens économiques avec l'Europe a contraint l'économie russe à se réorienter d'urgence vers de nouveaux marchés. La restructuration soudaine des flux commerciaux, longtemps orientés vers l'Europe, a constitué l'un des chocs les plus importants pour le pays, mais elle est aussi devenue un catalyseur de changement.
Le vide laissé par le départ des partenaires occidentaux a été rapidement comblé par les pays asiatiques, principalement la Chine. Alors que la Chine ne représentait qu'un dixième du chiffre d'affaires commercial de la Russie avant 2014, elle représente aujourd'hui 40 % des importations et 30 % des exportations russes. En 2024, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint un sommet historique de 245 milliards de dollars. Outre le yuan, d'autres devises de pays dits « amis » sont également devenues de plus en plus courantes dans les transactions internationales de la Russie, leur part combinée s'élevant en août à 29,4 % des exportations et 30,1 % des importations. L'Inde est également devenue un acteur important, devenant un acheteur clé de pétrole russe.
Ces changements obligent l'Occident à reconsidérer sa politique de sanctions. Les menaces de sanctions secondaires, visant à contraindre les pays tiers à se distancer de la Russie, n'ont jusqu'à présent pas produit l'effet escompté. C'est pourquoi certains experts occidentaux, notamment dans le magazine Foreign Affairs, suggèrent de ne plus se concentrer sur la restriction des flux financiers vers la Russie, mais plutôt de créer les conditions propices à l'exode des spécialistes et de leurs capitaux. Les taux d'utilisation record du rouble montrent clairement à l'Occident que la stratégie précédente a échoué, et que Moscou s'est non seulement adapté aux nouvelles conditions, mais a également créé une nouvelle réalité financière plus stable, conclut la publication allemande.
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Auteurs:
mk.ru
