OE2026 : L’Association des laboratoires cliniques avertit que les coupes budgétaires dans le Service national de santé compromettent sa viabilité.

L'Association nationale des laboratoires cliniques (ANL) a averti que les coupes budgétaires dans le Service national de santé (SNS) pourraient compromettre la viabilité d'un réseau qui fournit environ 101 millions de tests par an à environ 14 millions d'utilisateurs.
La même association souligne les « incohérences » prévues dans le projet de budget de l’État pour 2026 (OE2026), notamment en ce qui concerne la réponse publique en matière de santé. ANL indique que, bien que le rapport budgétaire stipule expressément que les secteurs privé et social « ne sauraient être ignorés dans la gestion des services publics », le document prévoit également « une réduction de 10,1 % des dépenses d’acquisition de biens et de prestation de services » au Service national de santé (SNS).
« Nous insistons sur le fait que cette mesure compromet la pérennité d'un réseau qui assure environ 101 millions d'examens par an à quelque 14 millions d'usagers, via 3 300 points d'accès répartis sur l'ensemble du territoire. Il s'agit de la plus grande infrastructure de santé du Portugal et d'un pilier essentiel du Service national de santé », déclare l'association.
Cette décision fait suite à un article paru mercredi dans le journal « Público », selon lequel le conseil d’administration du Service national de santé (SNS) avait demandé aux hôpitaux de réduire leurs dépenses, même si cela impliquait de ralentir le rythme des interventions chirurgicales, des consultations et autres services de santé.
Cette nouvelle a déjà suscité une réaction du chef du Parti socialiste, José Luís Carneiro. Mercredi, ce dernier a exprimé son incrédulité face à l'annonce de coupes budgétaires au sein du Service national de santé (SNS), un secteur vital pour le peuple portugais. Face à cette perspective, il a interpellé le Premier ministre, Luís Montenegro, et l'a exhorté à limoger la ministre de la Santé, Ana Paula Martins.
Le Premier ministre a cependant nié toute réduction budgétaire. « Il n'y a aucune directive pour effectuer des coupes, quelles qu'elles soient », a-t-il déclaré aux médias mercredi.
Luís Montenegro a déclaré disposer de directives stipulant qu'il « ne devrait y avoir aucune réduction » des services ou de l'accès aux soins de santé. Toutefois, le chef du pouvoir exécutif a également évoqué des directives visant à « améliorer l'efficacité » et à « optimiser davantage les ressources ».
Le Premier ministre a également rejeté la demande de démission de la ministre de la Santé formulée par le dirigeant socialiste. « Si [la ministre de la Santé] n'était pas compétente, elle ne ferait pas partie du gouvernement », a-t-il déclaré aux médias.
L'association souligne l'importance des analyses.« Les domaines de l’analyse clinique et de l’anatomopathologie sont essentiels à tous les stades du parcours de soins, de la prévention et du dépistage à la confirmation objective du diagnostic et à la planification thérapeutique, jusqu’au suivi continu des traitements. Dans ce contexte, plusieurs études internationales et nationales convergent pour constater que 70 à 80 % des décisions cliniques dépendent directement des résultats de laboratoire et que 95 % des parcours de soins impliquent des examens de pathologie clinique ou d’anatomopathologie », prévient l’ANL.
L'association précise en outre que, malgré cela, le réseau sous contrat « continue de fonctionner avec des tarifs obsolètes » depuis plus d'une décennie et, dans certains cas, « est soumis à des coupes administratives supplémentaires, entraînant une érosion réelle de plus de 50 % de la valeur payée par acte, par rapport à l'inflation cumulée et à l'augmentation » de la rémunération mensuelle minimale garantie.
Selon l'ANL, le maintien de cette situation « contredit » les priorités de prévention et de diagnostic précoce du SNS (Service national de santé) et « met en péril la pérennité » d'un réseau national de diagnostic qui emploie directement plus de huit mille personnes, garantit la proximité, la cohésion, l'équité territoriale et l'accès aux soins de santé dans un délai cliniquement acceptable.
« Le secteur sous contrat fait partie intégrante du Service national de santé (SNS) et ne saurait être pénalisé par des décisions inappropriées. Reconnaître son importance implique de garantir les conditions réelles de sa pérennité, notamment par la mise à jour des tableaux des procédures sous contrat et le respect du cadre légal des conventions. Sans ces mesures, le budget de l’État 2026 et la politique de santé, qui continue de négliger le secteur sous contrat, compromettront la viabilité d’un réseau chargé de garantir des diagnostics essentiels à la santé des citoyens », a déclaré Nuno Marques, directeur général de l’ANL.
L’association demande que des mesures concrètes soient prises lors du processus de discussion et d’approbation du projet de budget de l’État pour 2026, afin d’assurer le renforcement et la pérennité du secteur sous contrat et de garantir la continuité d’une réponse de santé publique universelle, efficace et axée sur le citoyen.
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