« Russiagate ». Le conseil municipal de Lisbonne perd son appel.

Le tribunal administratif du centre-sud a jugé que l'appel du conseil municipal de Lisbonne contre la décision d'infliger une amende d'environ un million d'euros à la municipalité pour avoir partagé des données sur des militants russes, dans l'affaire connue sous le nom de « Russiagate », était « sans fondement ».
La nouvelle rapportée ce mercredi par le Diário de Notícias, et confirmée par Lusa, fait référence à une décision prise vendredi, à laquelle ce journal a eu accès, dans laquelle les juges responsables affirment que « la seule conclusion à laquelle on peut parvenir est que la municipalité de Lisbonne a agi intentionnellement, puisque le résultat démontre que sa conduite viole des devoirs de nature administrative, et la municipalité de Lisbonne était consciente de cette violation ».
Il s'agit de la deuxième défaite de la mairie de Lisbonne devant les tribunaux dans le cadre d'une amende de 1,25 million d'euros, infligée par la Commission nationale de protection des données (CNPD) à la municipalité, en 2022, pour violation du règlement général sur la protection des données en « communiquant les données personnelles des promoteurs de manifestations à des tiers ».
À l'époque, la CNPD avait recensé 225 infractions administratives dans des communications faites par la municipalité dans le cadre de manifestations, de rassemblements ou de défilés.
L'amende résulte d'une procédure ouverte suite à un signalement déposé auprès de la CNPD le 19 mars 2021.
Il s'agissait de la communication par l'autorité locale portugaise à l'ambassade de Russie au Portugal et au ministère russe des Affaires étrangères de données personnelles relatives aux promoteurs d'une manifestation organisée à l'ambassade.
Les militants, dissidents du régime russe, avaient organisé une manifestation en janvier 2021 pour la libération de l'opposant au gouvernement russe Alexeï Navalny, et avaient fait valoir que le conseil municipal de Lisbonne avait mis en danger leur sécurité et celle des membres de leur famille en Russie en publiant leurs données.
L'amende initiale infligée à la municipalité a été réduite en raison de la prescription de certains délits, s'élevant désormais à 738 000 €. Selon le journal Diário de Notícias, ce montant correspond à la commission de 65 délits.
La décision rendue publique ce mercredi est susceptible d'appel.
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