La CPI retire Karim Khan de l'affaire vénézuélienne

La Cour pénale internationale a ordonné le retrait du procureur Karim Khan de l'enquête sur les crimes contre l'humanité au Venezuela, invoquant des « motifs raisonnables de croire » qu'il existe un conflit d'intérêts.
La décision a été prise par la Chambre d'appel de la CPI, qui a accordé au procureur général de la Cour trois semaines pour se retirer de l'affaire, selon un rapport publié vendredi par le journal vénézuélien El Nacional.
« Ayant établi qu'il existe des motifs de croire que le Procureur se récuse, la Chambre d'appel estime que le Procureur a l'obligation, en vertu de l'article 35 du Règlement, de demander sa mise en liberté au Venezuela. La Chambre d'appel enjoint au Procureur de se conformer à cette obligation dans un délai de trois semaines », peut-on lire dans la résolution publiée sur le site web de la CPI.
Alors que la CPI continue d’examiner l’affaire, la Chambre d’appel se réserve le droit de poursuivre d’autres voies juridiques, y compris le dessaisissement du procureur de l’affaire, si les circonstances l’exigent.
Selon le site Internet Efecto Cocuyo, la Fondation Arcadia a refusé de permettre au procureur en chef de la CPI de participer après avoir déterminé qu'il y avait un conflit d'intérêts en raison de sa relation familiale avec l'un des avocats représentant l'administration de Nicolás Maduro.
Selon la Fondation Arcadia, l'avocate Venkateswari Alagendra est la belle-sœur de Karim Khan et a représenté Nicolás Maduro devant la CPI.
L'enquête contre le gouvernement vénézuélien a débuté en 2018, lorsque des allégations de répression lors des manifestations antigouvernementales de 2014 ont été présentées.
En décembre 2021, la CPI a annoncé qu’elle avait décidé de procéder à une enquête sur le gouvernement vénézuélien pour des violations présumées des droits humains, notamment des violences présumées contre l’opposition et la société civile.
La CPI a appelé à la coopération internationale pour obtenir des informations importantes sur les crimes humanitaires qui auraient été commis au Venezuela.
En janvier 2022, la CPI a annoncé qu’elle accordait au gouvernement vénézuélien trois mois supplémentaires, jusqu’au 16 avril, pour révéler les résultats des enquêtes sur les crimes humanitaires au Venezuela.
Trois mois plus tard, la CPI a rejeté une demande de Maduro de reporter les enquêtes sur les crimes contre l’humanité commis au Venezuela, affirmant que les allégations faisaient l’objet d’une enquête interne.
Le 9 juin 2023, Karim Khan et Nicolás Maduro ont signé un accord pour ouvrir un bureau de coopération technique de cette organisation à Caracas.
En février de l'année dernière, le gouvernement vénézuélien a suspendu les activités du bureau consultatif technique du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, et a donné à ses employés 72 heures pour quitter le pays.
observador