Les suicides en Pologne ont diminué de 2 %. Suicidologue : On commence à parler de crises de santé mentale.

Au premier semestre 2025, le nombre de suicides en Pologne a diminué de 2 %, selon la Dre Halszka Witkowska, spécialiste du suicide. Elle estime que cela est dû à des discussions de plus en plus professionnelles sur les crises de santé mentale et à une sensibilisation croissante du public. Le 10 septembre est la Journée mondiale de prévention du suicide.
« C'est le résultat de notre engagement à aborder les crises de santé mentale de manière professionnelle. Nous éduquons et informons, et les journalistes ont fait un travail remarquable », souligne le Dr Halszka Witkowska , co-auteure du livre « Restored to Life. Overcoming Suicide ».
L'expert a mis en lumière ce que l'on appelle l'effet Papageno. Des conversations responsables sur le suicide, associées à des informations sur les aides disponibles, encouragent davantage de personnes à demander de l'aide. Prenons l'exemple de la chanson « 1-800-273-8255 » du rappeur Logic, qui a entraîné une baisse des tentatives de suicide aux États-Unis.
L’auteur a admis que la chose la plus difficile lors du travail sur le livre était de trouver des personnes prêtes à parler de leurs expériences.
« Beaucoup de gens ont honte de s'exprimer ; ils ne veulent pas être un fardeau pour leur famille. Les hommes en particulier restent silencieux, de peur de paraître « peu virils », explique Witkowska.
Les histoires du livre sont bouleversantes : un garçon fuyant un père violent, une fille à qui sa mère dit qu'il vaut mieux qu'elle ne soit pas là, une femme dont la famille a eu honte d'appeler une ambulance après plusieurs tentatives. Un autre personnage a dû s'occuper de sa grand-mère gravement malade depuis son enfance.
Voir aussi :« C'est un peu comme aller à la salle de sport : un enfant n'est pas prêt à soulever des poids. C'est psychologiquement similaire. Sans le soutien d'un adulte, de telles expériences laissent des blessures profondes », explique le suicidologue.
L'expert souligne que pour aider les plus jeunes, il faut d'abord s'occuper des adultes.
« Comment un enseignant épuisé ou un père dévasté peuvent-ils remarquer que leur enfant est en crise ? C'est comme du charbon : on peut en mettre autant qu'on veut dans le poêle, mais si la cheminée est bouchée, la maison sera enfumée. Les parents sont comme cette cheminée : s'ils sont en crise, l'enfant suffoque », dit-il.
Witkowska souligne que ce sont souvent les petits détails qui sauvent des vies. Il peut s'agir de la présence d'un chien qui a empêché sa maîtresse de se suicider, d'un message d'un ami perdu de vue depuis longtemps ou d'une conversation à un moment crucial.
« Cela montre que les personnes en crise ne sont ni lâches ni faibles. Ce sont souvent des personnes fortes depuis trop longtemps, dont l'environnement s'est habitué à leur force. Lorsqu'elles craquent, personne ne s'en aperçoit », ajoute l'expert.
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