Pourquoi prendre l’avion pour rejoindre votre destination de vacances est-il souvent moins cher que de prendre le train ?
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Choisir le bon moyen de transport pour une escapade urbaine peut s'avérer complexe : prendre le train ou l'avion ? Nombreux sont ceux qui considèrent le train comme l'option la plus écologique. Pourtant, les budgets serrés optent souvent pour l'avion.
Comment est-ce possible ? Pourquoi un aller simple vers une ville européenne est-il souvent bien moins cher qu'un voyage en train ? Les billets d'avion sont souvent bien moins chers que les billets de train internationaux.
L' Université des Pays-Bas a étudié pourquoi l'avion est souvent moins cher. À l'approche des vacances , nombreux sont ceux qui prennent l'avion pour une destination ensoleillée. Le train est souvent considéré comme l'alternative la plus durable. Carlo van de Weijer, expert en mobilité à l'Université de technologie d'Eindhoven, explique : « On entend souvent dire que les prix plus bas s'expliquent par le fait que l'industrie aéronautique ne paie pratiquement pas d'impôts. C'est en partie vrai, mais ce n'est pas tout », explique-t-il.
« Même si l'on imposait la TVA sur les billets d'avion et qu'on introduisait également une taxe sur le kérosène pour compenser tous les dommages sociaux, le prix d'un billet d'avion resterait très bon marché. Son augmentation ne dépasserait pas vingt à trente euros », souligne Van de Weijer.
« On paie bien la TVA sur un billet de train », explique Van de Weijer. « Mais ce que beaucoup de gens ignorent, c'est que le train est fortement subventionné. Cela est principalement dû aux coûts de construction et d'entretien des voies, qui sont extrêmement élevés. Ces coûts sont actuellement largement couverts par les gouvernements. Si l'on imposait équitablement ces coûts, un billet de train coûterait facilement deux à trois cents euros de plus. Le train n'est donc pas cher à cause du trajet en lui-même, mais surtout à cause des infrastructures coûteuses qui le sous-tendent. »
Il évoque également la loi dite du système, un principe mathématique qui explique pourquoi les réseaux ferroviaires sont bien plus complexes et coûteux que les liaisons aériennes. « Pour relier deux points, il faut une seule liaison. Avec trois points, cela fait trois. Mais avec cinq points, il faut déjà dix liaisons pour relier chaque point directement. Ce nombre augmente de plus en plus rapidement à mesure que l'on souhaite relier davantage de points. »
L'expert conclut que, pour maîtriser le prix, il est préférable de prendre l'avion. « Pour relier directement cinquante villes, il faudrait environ 1 225 correspondances », explique-t-il. « Bien sûr, on pourrait combiner certaines correspondances, mais même dans ce cas, on parle vite d'un millier de lignes ferroviaires. Et ce sont des lignes de plusieurs centaines de kilomètres, qui doivent toutes être construites et entretenues. »
Il compare cela aux aéroports : « En revanche, pour ces mêmes cinquante villes, il suffit de cinquante aéroports. Leur construction et leur entretien sont bien moins coûteux qu’un vaste réseau ferroviaire. C’est pourquoi l’avion est si efficace : il faut moins d’infrastructures pour assurer le même nombre de correspondances. »
L'importante différence de prix entre les billets de train et d'avion suscite également des critiques. Elle rend souvent le train peu attractif pour les vacanciers, même s'ils s'inquiètent de l'impact négatif de l'avion sur le climat. Greenpeace UK a précédemment enquêté sur les prix des billets et examiné 121 trajets sur neuf jours différents. Ils ont découvert, entre autres, qu'un billet de train Londres-Barcelone est trente fois plus cher qu'un billet d'avion. Le train n'est que rarement moins cher que l'avion, et ce sur presque tous les trajets.
Greenpeace exige donc que les gouvernements mettent en place des billets de train simples et abordables. C'est déjà le cas en Autriche, où l'on peut voyager dans tout le pays en transports en commun pour seulement 3 € par jour. Au Luxembourg, les transports en commun sont entièrement gratuits. Les voyages internationaux, en revanche, sont une question différente, plus complexe.
« Les avions polluent bien plus que les trains, alors pourquoi les subventionner ? », a déclaré un porte-parole de l'organisation environnementale. « Le trajet en train est généralement plus long. Cela rend le train peu attractif pour les vacanciers, même s'ils s'inquiètent de l'impact dévastateur de l'avion sur le climat », argumente Greenpeace.
Mais la répression des tarifs aériens bon marché dure depuis longtemps. La taxe sur les passagers aériens néerlandaise a déjà considérablement augmenté ces dernières années. Alors qu'elle s'élevait à environ 7,90 € par personne en 2022, chaque passager au départ des Pays-Bas s'est acquitté d'une taxe de 26,43 € à partir de 2023. Cette taxe augmentera à nouveau en 2025, pour atteindre 29,40 € par passager et par vol.
L'objectif de cette augmentation est de rendre l'avion plus cher et plus équitable par rapport à d'autres modes de transport, comme le train. À partir de 2027, le gouvernement souhaite ajuster à nouveau la taxe afin que les vols plus longs soient davantage taxés en raison de leur impact climatique plus important.
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