L'arrestation d'un dirigeant du PRI déclenche une guerre d'accusations avec Morena.

Rafael Echazarreta Torres, un dirigeant du PRI à Mérida, a été arrêté pour une fraude présumée portant sur 12 millions de pesos, ce qui a provoqué une réaction immédiate et furieuse du PRI, qui accuse le gouvernement de Morena d'avoir orchestré une « persécution politique » contre lui dans une affaire qui sent la vengeance personnelle.
Le paysage politique mexicain, déjà tendu, s'est ouvert un nouveau chapitre explosif. Vendredi après-midi, Rafael Echazarreta Torres, président du Comité directeur municipal du PRI à Mérida, a été arrêté au Yucatán en vertu d'un mandat d'arrêt pour fraude. La plainte a été déposée par l'homme d'affaires Horacio de Freitas Da Silva, qui accuse l'homme politique d'une fraude de 12 millions de pesos.
Cependant, ce qui aurait pu n'être qu'une simple affaire judiciaire a rapidement dégénéré en un affrontement politique majeur. La direction nationale du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) a réagi immédiatement et avec force, dénonçant cette arrestation comme un acte de « persécution politique » orchestré par le pouvoir.
Selon la plainte, déposée dans le dossier d'enquête NORTE-57-24-2024, Echazarreta aurait convaincu l'homme d'affaires d'investir dans une entreprise avec la promesse d'obtenir 40% des actions, en utilisant son image publique pour générer la confiance, mais les retours ne se sont jamais matérialisés.
Cependant, le PRI a nié la légalité de l'affaire et l'a présentée comme une stratégie d'intimidation. Dans un communiqué, le parti a affirmé que l'arrestation était une « vengeance » et une réponse aux « voix critiques dénonçant ses irrégularités », une allusion claire au gouvernement Morena. Ce récit transforme cette affaire, qui n'était auparavant qu'un prétendu délit financier, en un symbole de lutte pour le pouvoir et d'instrumentalisation présumée des institutions judiciaires à des fins partisanes.
La virulence des accusations se comprend mieux en analysant le parcours de l'intéressé. Rafael Echazarreta n'est pas un membre de longue date du PRI ; en réalité, son arrivée au PRI est récente et fait suite à une rupture conflictuelle avec Morena. Echazarreta a démissionné du parti au pouvoir, accusant le candidat au poste de gouverneur de diffamation lors du processus interne de sélection des candidats.
Le PRI a condamné l'arrestation et a déploré que le gouvernement de l'État utilise la vengeance comme réponse « aux voix critiques qui dénoncent ses irrégularités ».
Cette histoire de trahison et de rivalité personnelle ajoute une dimension dramatique à la polémique. Pour les partisans du PRI, ce détail est la preuve irréfutable que l'arrestation est une vengeance politique. Pour les observateurs, il transforme le scandale en une histoire beaucoup plus captivante et partageable, une sorte de « feuilleton politique » où loyautés brisées et vendettas personnelles jouent un rôle central.
Indépendamment du bien-fondé juridique de l'accusation de fraude, l'arrestation d'Echazarreta est déjà devenue une arme dans la guerre narrative qui caractérise la politique mexicaine. Pour l'opposition, elle témoigne d'un gouvernement autoritaire qui utilise le système judiciaire pour faire taire ses critiques. Pour le gouvernement, elle prouve que nul n'est au-dessus des lois. Pendant ce temps, les citoyens assistent à un nouvel épisode qui accentue la polarisation et la défiance envers les institutions, où la vérité juridique risque d'être étouffée sous le poids des querelles politiques.
La Verdad Yucatán