Schlein attaque Meloni sur la question des soins de santé : « Nous sommes la République des listes d’attente »

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Schlein attaque Meloni sur la question des soins de santé : « Nous sommes la République des listes d’attente »

Schlein attaque Meloni sur la question des soins de santé : « Nous sommes la République des listes d’attente »

Le passage du Premier ministre à la Chambre

« Nous sommes devenus la République des listes d’attente », attaque le secrétariat du PD. Meloni encaisse le coup et réitère ensuite son soutien au massacre de Gaza

Photo Roberto Monaldo / LaPresse
Photo Roberto Monaldo / LaPresse

Le cœur de la politique devrait être Montecitorio: Le temps du Premier ministre, partie 2 et cette fois sans le retard, dû à la mort du pape François , qui avait partiellement affaibli, les rendant un peu impunies, les questions au Sénat. En revanche, et ce n'est certainement pas la première fois, la propagande l'emporte sur tout, il y a des caméras, la télévision en direct, l'impératif est de choisir le terrain le plus favorable pour faire bonne impression et surtout pour que la personne interrogée, Giorgia Meloni, qui répond à une question par groupe parlementaire, en fasse une terrible.

Il arrive que le mot Ukraine ne soit même pas prononcé par erreur et que l’Europe ne soit impliquée que de manière périphérique. À la veille de la réunion d’Istanbul , quelle que soit son issue, l’absence de références à cet incident est un peu surréaliste. Riccardo Magi est là pour réchauffer le froid de l'opportunité perdue. Son groupe, +Europa , s'est vu refuser la candidature au profit de celle du représentant de la Vallée d'Aoste. Il fait irruption, déguisé en fantôme, avec une pancarte demandant de rompre le silence de l'État sur les référendums et le président Fontana le fait emmener par les huissiers. Si l'Ukraine n'est pas évoquée , Gaza revient sur le devant de la scène grâce à l'interpellation de l'Avs, par la bouche du leader vert Bonelli. Il demande ce que pense la Première ministre du massacre et si elle a l'intention de rappeler l'ambassadeur italien. Pour une fois, la réponse est claire. Giorgia qualifie les bombes de Netanyahu d' « injustifiables » , à moitié, mais sinon elle soutient pleinement la vision du Premier ministre israélien : Israël a été attaqué, c'est le Hamas qui doit libérer les otages et se rendre en déposant les armes. Donc non, Monsieur le Président, il n’est pas question de rappeler quelque ambassadeur que ce soit.

Conte, qui en réalité avait utilisé le temps et la question pour demander pourquoi Meloni veut gaspiller des milliards au profit de l'Allemagne avec le plan de réarmement au lieu de les utiliser pour les besoins des Italiens qui sont à bout de souffle, relance aussi sur Gaza, demandant à tout le monde de se lever en signe de solidarité avec la population bombardée. Seuls les 5S, Avs et Pd résistent et le coup dramatique échoue. L'échange d'insultes désormais habituel a lieu entre l'ancien Premier ministre et l'actuel occupant du Palazzo Chigi, notamment sur l'argent investi par Conte dans la défense lorsqu'il était Premier ministre. Meloni énumère les dépenses énormes du gouvernement, une par une, et le duel se termine ainsi. Meloni finit plutôt sur la toile avec Elly Schlein . La question du secrétaire du Parti démocrate porte sur l’ effondrement du système de santé . Giorgia chante le refrain habituel, c'est-à-dire le mantra bien connu selon lequel son gouvernement a investi plus dans les soins de santé que tout autre, et énumère les interventions attribuées à son gouvernement. Mais il n'y a pas et il ne peut pas y avoir d'histoire : échauffé comme peut-être jamais, le secrétaire du Parti démocrate tonne : « Le traitement est devenu un luxe, nous sommes la République des listes d'attente ! ». Giorgia Meloni encaisse et rentre à la maison, frappée par un crochet puissant. Tant que les délais d’attente resteront à la hauteur des temps actuels, c’est-à-dire bibliques, même pour le Premier ministre imaginatif, il n’y aura aucun moyen de s’en sortir la tête haute.

Mais les affrontements, les échanges d’insultes, les idées dialectiques se déroulent dans un contexte international très délicat. De ce point de vue, hier, la capitale de la politique italienne était à Coimbra, au Portugal. Au sommet du Cotec, Mattarella et Draghi chantent en duo en parfaite harmonie. Draghi s'en prend à l'Europe. « Les tarifs douaniers de Trump sont le point de rupture d’une crise qui couvait depuis un certain temps » et même si la guerre passe à une intensité moindre, la situation ne reviendra pas à la normale. L’Europe, affirme-t-il, a cessé de compter sur sa propre demande intérieure pour sa croissance et s’en est remise aux consommateurs américains. L’accord avec les États-Unis est essentiel maintenant et pour l’instant, mais à long terme, il faudra revenir à une approche autonome. Il énumère ensuite sa recette pendant une bonne demi-heure, complexe et détaillée et probablement techniquement efficace. Mais l’obstacle n’est pas technique. C'est politique.

Le président Mattarella parle plutôt de ceci : « Rester immobile n’est plus une option ». Le chef de l'Etat cite les rapports de Draghi lui-même et de Letta sur la compétitivité et le marché intérieur et les indique comme une orientation stratégique mais souligne que « compétitivité et sécurité sont intimement liées » . Pour Mattarella, la sécurité et la fin de la dépendance stratégique qui afflige le Vieux Continent signifient une défense européenne commune. C’est sur ce terrain que se joue aujourd’hui le jeu de l’intégration européenne, et donc aussi les chances de retrouver sa compétitivité ou de la perdre définitivement. Ce n’est pas une dissertation économique. Il s’agit d’un message politique opportun et précis adressé à Giorgia Meloni. Car aujourd'hui, pour le président, la véritable grande responsabilité du gouvernement est de ne pas accélérer suffisamment l'intégration en se retirant du projet de défense commune sur lequel travaillent l'Allemagne et la France. Les sujets abordés hier à Montecitorio sont tous très pertinents. Mais le jeu décisif pour l'Italie, l'Europe et l'Occident se joue en ce moment sur le terrain indiqué loin de la Chambre par Mattarella et Draghi.

DEPUIS

David Romoli

l'Unità

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