Je suis arrivée au Canada en tant qu'étudiante internationale. La route vers la réalisation de mon rêve a été rude et difficile.
Cette chronique à la première personne est rédigée par Keerthy Vinukonda, qui vit à Toronto. Pour en savoir plus sur les récits à la première personne, consultez la FAQ .
Je me suis précipité à l'arrêt de bus juste après minuit, après une journée bien remplie dans une pizzeria, où je supervisais le personnel et m'assurais que les commandes étaient correctement préparées. Ce n'était pas mon travail idéal – j'avais obtenu un diplôme de pharmacie en Inde – mais c'était l'un des rares qui permettaient à un étudiant international comme moi d'obtenir la résidence permanente.
Alors que les minutes passaient et qu’aucun bus n’apparaissait, je me suis rendu compte que je l’avais manqué.
Après 30 minutes supplémentaires à attendre par -15 °C, le bus suivant est enfin arrivé pour me conduire au métro. Il était 2 heures du matin lorsque j'ai enfin descendu les marches menant à mon appartement en sous-sol.
Des moments froids d’hiver comme celui-ci m’ont fait remettre en question mes choix et me demander si mon espoir d’être Canadien valait la peine de lutter.
Bien que complètement épuisé, je me suis levé tôt le lendemain, somnolent, révisant mes notes de chimie organique pour un examen d’équivalence de pharmacien — une étape nécessaire pour que mon diplôme indien soit reconnu au Canada.

La sonnerie de ma sœur jumelle, qui m'appelait d'Inde, m'a réveillée. Elle était impatiente de venir au Canada, se basant sur les images paradisiaques de ce pays en Inde, présentées dans de nombreuses publicités promettant un travail facile. J'ai tenté de calmer son enthousiasme en évoquant des réalités difficiles, comme la météo et les obstacles sur mon cheminement professionnel.
Il fut un temps où je rêvais moi aussi de venir au Canada. Mais mes rêves n'incluaient pas les péripéties que j'allais vivre pour devenir Canadien.
Vendu sur promessesÉtant donné le taux de chômage élevé chez les jeunes professionnels instruits en Inde, il était difficile de trouver un emploi, même avec mon diplôme, alors j’ai décidé d’étudier à l’étranger.
Je suis arrivé à Toronto avec un permis d'études en 2016 et j'ai terminé un programme d'administration des soins de santé dans un collège privé en 2017. J'ai ensuite obtenu un autre certificat d'un établissement public.

Après avoir obtenu mon diplôme, j'ai obtenu un permis de travail et j'ai travaillé six jours par semaine comme chef d'équipe. J'étais affecté à trois restaurants éloignés de chez moi. J'avais 20 heures de trajet par semaine.
Travailler dans la restauration était à mille lieues de la carrière pour laquelle j'avais été formé, mais comme ce poste était considéré comme une « expérience de travail qualifié au Canada », il me qualifiait pour le programme d'immigration Entrée express. En 2021, j'ai reçu une lettre m'invitant à demander la résidence permanente et j'ai obtenu la citoyenneté canadienne trois ans plus tard.
Il était ironique que le jour où j'ai été invité à ma cérémonie de citoyenneté, les gros titres se soient concentrés sur un nouveau plafond pour les permis d'études pour les étudiants internationaux, citant des établissements – dont l'Alpha College, que j'avais fréquenté – qui délivraient des diplômes « bidon » ou étaient de « mauvais acteurs ». Je n'ai rien de négatif à dire sur les étudiants ou les enseignants, mais les cours à l'Alpha College auraient pu être plus approfondis.

À mon arrivée, j’ai eu la chance de trouver des chambres à louer à des prix raisonnables et j’ai évité les logements coûteux et surpeuplés qui étaient monnaie courante chez mes amis.
Mais tout comme lorsque je tombe sur la glace, tout ne s’est pas déroulé sans heurts pour moi.
Malgré l'obtention de mon diplôme avec mention très bien en Inde, je n'ai pas réussi les examens d'équivalence de pharmacie canadiens. J'étais épuisé émotionnellement et physiquement par les longs trajets pour occuper un emploi sans rapport avec mes études. Bien que j'aie par la suite trouvé un emploi d'assistant en pharmacie, je ne peux pas prétendre être pharmacien au Canada.
Compte tenu de ce que j'avais vécu, j'aurais aimé entendre des points de vue plus réalistes de la part de personnes déjà au Canada plutôt que de la part de cabinets de conseil en immigration en Inde, qui vantaient les mérites d'un salaire mensuel supérieur à celui des Indiens en un an. Je pensais pouvoir offrir un style de vie luxueux à ma famille et moi.
Il n’a pas été facile de tracer une voie lorsque la réalité était si différente de mes attentes.

Mais tout bien considéré, je suis fier d'être citoyen canadien. Même si j'ai eu affaire à des clients désagréables dans mes différents emplois au Canada, je constate généralement un respect élémentaire pour tous. Chacun peut vivre librement, et c'est quelque chose que j'apprécie. J'ai fondé une famille ici.
Les moments où l’on chante « Ô Canada » lors de la cérémonie de citoyenneté et où l’on vote pour la première fois à une élection au Canada sont des souvenirs agréables qui dureront toujours.
Certains de mes amis indiens utilisent l'expression « chez moi » pour décrire l'Inde. La vie n'est pas toujours parfaite, mais après un long cheminement vers la résidence permanente et la citoyenneté, je suis fier d'être au Canada.
Avez-vous une histoire personnelle captivante qui pourrait aider les autres ? N'hésitez pas à nous la faire part. Voici comment nous contacter .
cbc.ca