Le château allemand qui a inspiré celui de Walt Disney classé au patrimoine mondial de l'UNESCO

Le spectaculaire château allemand Neuschwanstein, tout droit sorti d'un conte, et trois autres résidences du fantasque roi Louis II de Bavière, ont été inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, a annoncé samedi l'organisation onusienne.
Connu pour avoir servi de modèle à Walt Disney, Neuschwanstein, érigé dans la seconde moitié du 19ème siècle sur un éperon rocheux de 200 mètres de haut dans les Alpes bavaroises (sud de l'Allemagne) combine une apparence médiévale à des techniques ultramodernes pour l'époque.
Accueillant près de 1,5 million de touristes chaque année, il est le château le plus visité d'Allemagne. Ses pièces principales sont en grande partie décorées de peintures murales scéniques représentant des légendes germaniques et nordiques, sources d'inspiration du compositeur Richard Wagner à qui Louis II de Bavière vouait une adoration sans limite et pour qui il dépensait sans compter.
Situés dans la même région, les édifices royaux de Herrenchiemsee, Linderhof et Schachen, entrent aussi au patrimoine mondial.
«Pour nos châteaux de conte de fées, le conte devient réalité: nous sommes au patrimoine mondial de l'UNESCO», a réagi sur X le chef du gouvernement régional de Bavière, Markus Söder, promettant de «préserver ce patrimoine culturel et de le transmettre aux générations futures».
«C'est une grande responsabilité», a dit à l'AFP Peter Seibert, l'un des responsables de l'administration des châteaux bavarois, soulignant que ces demeures royales «sont devenues une image de la Bavière et de l'Allemagne à l'étranger».
Sorte de petit Versailles inachevé, Herrenchiemsee a été construit sur une île du lac de Chiem, entre Munich et Salzbourg.
Louis II de Bavière l'avait surnommé «Meicost-Ettal», anagramme de la célèbre formule «l'État c'est moi» attribuée à Louis XIV, monarque absolu qu'il admirait. C'est d'ailleurs en raison de cette admiration que le souverain bavarois ne s'est pas rendu à la proclamation de l'Empire allemand au profit de la Prusse le 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces à Versailles, se faisant représenter par son frère Othon.
Le château de Linderhof est le seul édifice commandé par Louis II de Bavière achevé de son vivant, en 1878. Tout proche de Neuschwanstein, il emprunte des éléments de l'architecture baroque française sous Louis XV tout en mêlant du style rococo né dans le sud de l'Allemagne.
Dans le parc, la grotte de Vénus, entièrement artificielle et conçue comme une retraite personnelle pour le roi, est inspirée par l'opéra de Wagner «Tannhäuser». Elle possède un système d'éclairage unique qui utilisait à l'origine des machines à dynamo pouvant simuler différentes heures de la journée et conditions météorologiques.
Dernière des quatre sur la liste de l'UNESCO, la maison royale de Schachen, est une sorte de très grand chalet suisse, où Louis II de Bavière aimait fêter son anniversaire et son saint patron le 25 août. Elle est située à 1.800 mètres d'altitude, dans un site grandiose non loin de Neuschwanstein.
Ironie du sort, ces quatre demeures qui font aujourd'hui la fierté de la Bavière ont causé la perte de leur commanditaire: les coûts exorbitants de construction ont conduit le gouvernement bavarois à évincer du pouvoir le souverain monté sur le trône à 18 ans, criblé de dettes.
Déclaré fou, il fut arrêté à Neuschwanstein et interné au château de Berg où il trouva mystérieusement la mort quelques jours plus tard à l'âge de 40 ans, en 1886.
LE Journal de Montreal