L’odeur amoureuse des châtaigniers dévoile ses attraits

La rentrée de septembre marque le retour de cet humble délice : la dégustation des châtaignes grillées. Si ce fruit est aujourd’hui devenu anecdotique dans notre alimentation, il en constituait jadis la base dans de nombreuses régions d’Europe. « On l’oublie souvent, mais la culture du châtaignier, l’“arbre à pain” de nos ancêtres, a revêtu une importance historique, rappelle Rémy Petit, directeur de recherche à l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), à Bordeaux. Vers 1850, la France produisait 50 à 100 fois plus de châtaignes qu’aujourd’hui, soit 1 million de tonnes, contre environ 10 000 tonnes désormais. »
Le châtaignier d’Europe (Castanea sativa) est originaire de refuges glaciaires qui se trouvaient sur l’actuel territoire français. Ses premières cultures remonteraient à deux mille ans avant notre ère en Anatolie, en Grèce et en Bulgarie. En Europe, la castanéiculture s’est intensifiée à partir du Moyen Age. Elle atteindra son apogée en France aux XVIe et XVIIe siècles. Une « civilisation du châtaignier ».
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Le Monde