3,5 millions de personnes sans électricité : après la Jamaïque, l’ouragan Melissa frappe Cuba
Pour déterminer la menace représentée par Melissa, tout semble être question de “catégorie”. Les ouragans sont en effet classés selon l’échelle de Saffir-Simpson qui en compte cinq. Ce compte rendu, tiré du direct du Washington Post, rend bien compte de l’évolution de Mélissa… et des pays des Caraïbes qui l’ont subi dans sa phase la plus violente.
“Melissa a touché la Jamaïque mardi, sous la forme d’un ouragan de catégorie 5, avec des vents soufflant à 298 km/h. Puis, il est arrivé à Cuba ce mercredi matin [heure américaine], sous la forme d’un ouragan ‘extrêmement dangereux’ de catégorie 3, relate le média de la capitale des États-Unis. Il est désormais devenu une tempête de catégorie 2, alors qu’il devrait toucher tard dans la journée l’archipel des Bahamas.”
 
 La Jamaïque, on le comprend, est le pays le plus durement touché, comme en témoigne la première page du Jamaica Observer de ce 29 octobre. Le quotidien affiche une photo de bâtiments dévastés au milieu des flots. L’image est accompagnée de ce titre : “Désastre !” “Melissa a été le pire ouragan de l’histoire à avoir touché la Jamaïque”, affirme le journal de Kingston, mais pour l’instant, les informations sur l’ampleur des dommages qu’il a causés demeurent très parcellaire.
“La paroisse [division territoriale administrative] de St Elizabeth est sous l’eau, a annoncé le ministre du gouvernement local de St Elizabeth, Desmond McKenzie, dont les propos sont relayés par le Jamaica Observer dans un autre article. Nous avons reçu des informations provenant de la commune de Black River, où plusieurs familles sont restées bloquées chez elles, et où les équipes de secours ont eu du mal à se rendre.” S’il n’y a pas de bilan du nombre de victimes à l’heure actuelle, cette vidéo relayée par le site du média rend bien compte de l’ampleur des destructions.
 
  Ce que l’on sait du gouvernement central, c’est que “400 000 personnes ont été affectées par l’ouragan”, relate encore The Washington Post. Le quotidien américain cite également Desmond McKenzie qui affirme que près de 15 000 personnes sont hébergées dans des refuges temporaires dans la paroisse de St Elizabeth.
Si les problèmes de réseau compliquent la remontée d’informations fiables sur le terrain, l’on sait que la situation est extrêmement compliquée en Jamaïque. De nombreux pays ont déjà fait savoir qu’ils allaient participer à l’acheminement de l’aide sur place.
Plus au nord, à Cuba, l’impact de Melissa semble avoir été un peu moins violent, à en croire les premières informations en provenance de l’île. Avant l’arrivée de l’ouragan, le gouvernement de La Havane avait d’ailleurs pris les devants, “en évacuant 735 000 personnes et en mettant 6 provinces en état d’alerte”, rappelle depuis Madrid El País.
Plus tard dans la journée de mercredi, un premier bilan des dommages a été effectué par le média de La Havane 14ymedio, qui indique que “140 000 personnes, dans 241 districts, sont actuellement concernées par des communications coupées, et [que] près de 3,5 millions d’habitants n’ont plus l’électricité”.
Melissa a touché principalement le sud-est de l’île, où se trouve Santiago. Et dans la province de celle qui est la deuxième ville de Cuba, poursuit le site d’information, “environ 284 000 personnes ont été ‘mises à l’abri’, principalement dans les communes d’Aserradero et de Guamá, où les vents ont atteint 205 km/h, avec des rafales plus fortes encore. Les vagues, terrifiantes, ont, elles, dépassé les 4 mètres. Des toitures et des câbles électriques et téléphoniques ont été arrachés.”
Comme dans le cas de la Jamaïque, conclut le média hispanophone, “tous les dégâts matériels n’ont pas encore pu être quantifiés”. Et il en va de même pour un bilan des éventuelles victimes.
L’ouragan a en tout cas occasionné d’immenses dégâts, même dans les zones qui n’étaient pas directement sur son passage. En Haïti, les inondations qu’il a provoquées ont fait au moins 25 morts dans la ville de Petit-Goâve, selon son maire qui s’est exprimé auprès de l’agence Associated Press.
Courrier International
 
 



