«C'est vraiment dommage de laisser croire à la population que les médecins de famille ne travaillent pas suffisamment le soir et la fin de semaine», dit la FMOQ

Le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, Dr Marc-André Amyot, conteste les chiffres du ministère de la Santé selon lesquels les médecins travailleraient peu le soir et la fin de semaine.
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Selon ces nouvelles données, seulement 6% des rendez-vous sont offerts le week-end, et un faible 3% en soirée; la grande majorité des rendez-vous seraient prévus du mardi au jeudi avant 15h.
«C'est vraiment dommage de laisser croire à la population que les médecins de famille ne travaillent pas suffisamment le soir et la fin de semaine [...] Quand le ministre disait : "Je veux changer de ton", ce n'est pas le genre de ton qui va améliorer la situation, surtout en n’informant pas bien la population», a affirmé le Dr Amyot.
Selon lui, cette situation découle d’un problème organisationnel hors du contrôle des médecins, et qui force ceux-ci à travailler en deuxième ligne plutôt qu’en première ligne.
«Les médecins de famille travaillent en établissement durant les heures défavorables. Ils doivent faire de l'urgence, de l'hospitalisation. Ils sont obligés de par le gouvernement, de travailler en établissement. Donc ça diminue leur disponibilité en heures défavorables en cabinet», clame le président de la FMOQ.
«[On n’a] pas besoin de que tous les médecins soient disponibles le soir et la fin de semaine. On a besoin d'un service d'urgence et ça dans les GMF, ils sont ouverts tous les soirs et la fin de semaine. Il y a toujours un médecin qui est disponible pour les urgences, mais le suivi des maladies chroniques, ça se fait durant les heures d'ouverture régulières», ajoute-t-il.
Ce dernier soutient par ailleurs que les médecins ont beau travailler, ceux-ci font face à un manque de ressources, notamment une pénurie d’infirmières.
«Quand j'ai besoin d'une prise de sang pour le patient, quand j'ai besoin d'un examen, impossible d'avoir une prise de sang impossible», mentionne le Dr Marc-André Amyot.
«On ne peut pas avoir full staff médical la fin de semaine. Il n'y a aucune ressource qui est fournie par l'établissement à la fin de semaine. Alors on met un service de sans rendez-vous pour les urgences et le reste est fait durant la semaine», ajoute le médecin et président de la FMOQ.
M. Amyot précise que les chiffres du ministère ne prennent pas en considération les médecins qui travaillent à la fois dans les GMF et dans les hôpitaux.
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LE Journal de Montreal