« Un déclin sur le plan militaire est inacceptable » : le ministre des Armées appelle à un « effort nouveau »

Malgré des finances publiques au plus mal, le président français Emmanuel Macron s’exprimera dimanche soir sur les « efforts de défense » à consentir face à l’aggravation des menaces et un ordre mondial déliquescent. Son ministre des Armées l’a précédé : dans La Tribune Dimanche, publiée samedi, Sébastien Lecornu a insisté sur la hausse nécessaire de moyens en faveur de l’armée et du secteur de la défense, s’inquiétant que l’industrie française puisse « décrocher ».
« Nous sommes à un moment de vérité de notre modèle, comme celui du choix de l’atome dans les années 1960 », a-t-il déclaré solennellement. Le ministre appelle à ce que la France investisse dans le spatial, l’intelligence artificielle, le quantique, la furtivité ou l’hyper-vélocité.
« Ce qui m’inquiète, c’est que si on ne s’accroche pas dans les années qui viennent sur tous les secteurs technologiques que j’ai mentionnés, on pourrait décrocher. »
Sébastien Lecornu appelle ainsi à un « effort nouveau » pour garantir l’indépendance de l’armée française. Un effort aussi budgétaire « qu’intellectuel, moral et industriel ». Il doit être fourni à la fois par les industriels, qui doivent se résoudre à « faire des efforts sur fonds propres », et par l’État, qui doit « procéder à des financements de programmes nouveaux ».
Selon lui, « un déclin sur le plan militaire est inacceptable, car il entraînerait un déclin global du pays qui serait sans doute irréversible. Nous le refusons. »
Le ministre s’est également exprimé sur la question du retour du service militaire. S’il estime que la « professionnalisation de nos armées ne doit pas être remise en question », Sébastien Lecornu estime que la France a « besoin d’avoir un format d’armée plus important ».
Lors de sa traditionnelle allocution aux armées ce dimanche, à la veille de la fête nationale, Emmanuel Macron fera des « annonces majeures », selon l’Élysée.
Pour préparer les esprits, le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, a brossé vendredi un sombre tableau des menaces dans une rare conférence de presse, quelques jours après une autre intervention inédite à la télévision du patron de la DGSE, le service de renseignement extérieur, Nicolas Lerner.
Le Parisien