Russie. Comment l'ex-président Dmitri Medvedev a irrité Donald Trump avec ses propos provocateurs

Le pantin du Kremlin a-t-il fait dérailler Donald Trump ? Vendredi, le président américain a annoncé sur son réseau Truth Social avoir ordonné le déploiement de deux sous-marins nucléaires « dans les zones concernées » en réaction aux « déclarations hautement provocatrices de l’ancien président russe Dmitri Medvedev », aujourd’hui vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie.
Donald Trump n’a pas indiqué s’il s’agissait de submersibles à propulsion nucléaire ou porteurs d’ogives atomiques, ni précisé quels étaient les propos « provocateurs » de l’ancien chef d’État (2008-2012) et Premier ministre (2012-2020) russe... Mais sa prise de parole intervient après de nombreux échanges entre les deux hommes par réseaux interposés.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, Dmitri Medvedev s’illustre, en effet, par ses déclarations provocatrices. Une manière de rester dans la lumière ou un moyen pour Moscou de défier les Occidentaux en préservant les canaux diplomatiques classiques de propos ouvertement outranciers ? Quoi qu’il en soit, l’ancien dirigeant russe, qui fêtera en septembre ses 60 ans, brandit régulièrement le spectre d’une « guerre nucléaire » destructrice avec les Occidentaux.
Vers un point de non-retour ?Donald Trump a expliqué aux journalistes avoir réagi ainsi parce que Dmitri Medvedev avait lui-même brandi la menace nucléaire. Le Russe – qui ne pèse plus sur l’échiquier politique alors qu’il a longtemps été considéré comme l’un des meneurs de l’aile « libérale » du poutinisme – avait en effet fustigé le président des États-Unis en citant « la fameuse “main morte” ». Une allusion directe à un système automatisé ultra-secret mis en place par l’Union soviétique pendant la guerre froide pour prendre le contrôle de son arsenal nucléaire en cas de destruction de sa chaîne de commandement.
Après que Donald Trump a donné un délai de « 10-12 jours » à Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine, Dmitri Medvedev a également haussé le ton le 28 juillet dans un post X, déclarant que « chaque nouvel ultimatum est une menace et un pas vers la guerre. Non pas entre la Russie et l’Ukraine, mais avec son propre pays ».
Bien que ses messages reçoivent en général un écho limité, ils ont fini par irriter le président des États-Unis, qui, contrairement au ton mesuré employé envers Vladimir Poutine - qu’il tente en vain de faire venir à la table des négociations - l’a vivement pris à partie.
Trois morts dans des frappes en Russie
Trois personnes ont été tuées en Russie lors de frappes ukrainiennes de drones durant la nuit de vendredi à samedi dans les régions de Rostov et Penza (au Sud) ainsi que dans celle de Samara, éloignée du front, ont indiqué les autorités locales. L’armée russe a annoncé avoir intercepté au total 112 drones tirés par l’Ukraine durant cette même nuit.
Un incendie qui s’était déclaré près de la centrale nucléaire de Zaporijia après un bombardement ukrainien a aussi été maîtrisé, a déclaré ce samedi l’administration russe de la centrale. Située en Ukraine, la plus grande centrale d’Europe n’est pas en activité mais a besoin d’être alimentée en électricité pour assurer le refroidissement de son combustible nucléaire.
Le Kremlin rejette toujours l’idée d’un cessez-le-feu durable en Ukraine, qu’il voit comme un cadeau fait aux troupes de Kiev, malgré la frustration exprimée par Donald Trump face à ce refus. L’Ukraine réclame de son côté des systèmes de défense antiaérienne à ses alliés européens et espère notamment pouvoir obtenir des batteries modernes Patriot.
Le Républicain Lorrain