L’idée d’un écoquartier à Pignet se précise au Beausset

Face à "une croissance démographique importante" et "la barre des 10.000 habitants franchie au dernier recensement", la Ville a "l’objectif de renforcer l’offre de logements adaptés aux Beaussetans et de favoriser le développement harmonieux du territoire".
Ce qui implique de "maîtriser l’extension urbaine et optimiser le foncier pouvant accueillir du logement".
Le Plan local d’urbanisme (PLU), approuvé en décembre dernier, traduit largement cette ambition, à travers "l’identification de secteurs de développement urbain privilégiés".
Et celui de Pignet cocherait toutes les cases, selon le maire. "Il représente une réserve foncière importante (…) permettant d’assurer une grande partie des besoins en logements des prochaines années sur la commune", a encore déclaré Edouard Friedler, en conseil municipal, jeudi soir.
Au moins 250 logements et un grand parcLe sujet n’est pas une surprise, mais une délibération présentée durant cette séance marque une étape importante vers cette réalisation: la "délégation du droit de préemption à l’établissement public foncier (EPF) Paca" a en effet été votée à la majorité, mais sans une seule voix de l’opposition (lire par ailleurs).
"Il s’agit de créer un hameau provençal en éco-quartier, a tenté d’amener en douceur le maire, avec un parc de 2 hectares qui permettrait de protéger la zone humide, ainsi qu’un groupe scolaire qui aurait l’avantage de fluidifier la circulation au Beausset, dans la mesure où toutes les écoles ne seraient plus concentrées au même endroit."
S’il ne l’a pas précisé dans son intervention, rappelons que, dans le PLU, ce futur aménagement prévoit 250 à 300 logements sur 8 hectares, derrière le collège. Et qu’ils ne devraient pas sortir de terre avant dix ou douze ans.
Car, aussi, "de nombreuses questions restent à résoudre, a tempéré l’élu, tel que le tracé de la nouvelle voie de desserte, indispensable; la composition du type de logements, les équipements nécessaires à la vie de ce nouveau quartier, ou encore la forme juridique du projet: zone d’aménagement concerté, ou autre..."
Toujours dans une volonté de faire consensus, Edouard Friedler a également défendu "la question du logement à prix abordable [qui] concerne de multiples catégories de nos concitoyens", des "publics à faibles revenus" aux "jeunes adultes contraints de cohabiter avec leurs parents", jusqu’aux "saisonniers que l’on peine à recruter, faute d’offre".
Et puis: "Nous nous engageons avec la même logique que nos prédécesseurs - là au moins, on est raccord, à savoir, 30% de logements réservés à nos concitoyens les plus précaires avec du Prêt locatif aidé d’intégration (PLAI), et un total de 50% de logements sociaux, ce qui est comparable aux immeubles construits par la précédente municipalité (Vents d’ange et Coquelicots)".
Ce dernier pourcentage, a-t-il prévenu, pourrait néanmoins être porté "à 60% maximum en fonction de l’équilibre économique du projet".
Il a enfin indiqué que "des bureaux d’études mandatés par l’EPF vont nous assister dans la réflexion de ce projet. Et nous organiserons une réunion publique".
Plusieurs membres de l’opposition se sont fait entendre, dont Claude Alimi qui s’est notamment inquiété du caractère inondable de la zone où doit être construit un éco-quartier.
"Dire que tout Pignet est inondable est de l’intox, a réagi le maire. Les études géologiques mandatées sous la précédente mandature pointent bien une zone rouge et deux bleues (c’est là qu’est prévu le parc de 2 hectares), mais le reste est tout à fait constructible."
Et l’adjoint à l’urbanisme, Hervé Thébault, a appuyé en substance que toutes les règles (capacité de rétention, limitation de l’imperméabilisation…) seront évidemment respectées.
Préemption au juste prix ?Quant aux quatre propriétaires qui occupent actuellement ce secteur et qui devront s’attendre à voir leurs biens (des terrains actuellement agricoles) préemptés: "Il y aura une évaluation des domaines... Ça posera certainement des problèmes, car, au fil des années, de multiples promoteurs leur ont fait des promesses mirobolantes… Sauf qu’on ne peut pas envisager la création des VRD (voiries et réseaux divers) et autres équipements qui seraient payés par la collectivité et que les propriétaires puissent vendre leurs terrains au prix de terrains viabilisés. Au sens basique, a-t-il précisé, ces terrains valent 2 euros/m² parce qu’ils sont agricoles. Mais on ne va pas faire ça, ce serait les spolier ! Donc, on les fait évaluer comme terrain à bâtir, déduction faite des aménagements que la commune fera."
Var-Matin