Kanaky-Nouvelle-Calédonie : une année d’implacable répression coloniale

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Le 13 mai 2024, le jour où l’Assemblée nationale votait le dégel du corps électoral pour les élections provinciales, l’archipel du Pacifique s’embrasait. À un peuple qui s’est levé pour défendre ses droits et son existence, l’État français a répondu par la violence qui perdure. Avec, en 2025 en France, des prisonniers politiques.
Douze mois ont passé, mais le goût amer de l’immense gâchis demeure. Trente-six ans de paix et de processus de décolonisation patiemment négociés, mis à bas par trois ans d’un gouvernement retrouvant ses réflexes coloniaux, n’écoutant que la frange radicale d’une droite calédonienne, au point de nommer sa représentante, Sonia Backès, comme ministre de la République. Des mois d’alertes venues de gauche comme de droite sur un texte, le dégel du corps électoral, qui touchait au cœur même de l’accord de Nouméa et à la réponse originale apportée au fond du problème : la Kanaky-Nouvelle-Calédonie est une colonie de peuplement.
Lorsque la révolte populaire éclate, le 13 mai 2024, après des mois de manifestations pacifiques, elle surprend par sa violence, la détermination et la localisation des insurgés : les quartiers populaires du Grand Nouméa, qui concentre aujourd’hui près des deux tiers de la population de l’archipel. Les barrages se multiplient, les incendies visent souvent les entreprises symboliques...
L'Humanité