Ambiance délétère au conseil municipal d’Auribeau-sur-Siagne, des délégations retirées à la maire Michèle Paganin

Le dernier conseil municipal qui s’est tenu ce jeudi, a été centré sur le débat de politique générale de la commune, une délibération faisant suite à une demande des groupes d’opposition dans une ambiance délétère et en l’absence de nombre d’élus.
La première magistrate, Michèle Paganin a déclaré "qu’elle aurait souhaité que ce débat soit fixé à la mi-juin, le temps d’aborder, en amont, les principaux thèmes sur lesquels l’opposition souhaitait débattre, afin de mieux préparer la séance". Régis Degorce, conseiller d’opposition, a alors rétorqué, que "c’était au maire de présenter la politique générale de la commune et que les Auribellois avaient le droit de savoir où ils allaient".
Pour l’édile, "les élus initiateurs de la demande devaient engager ce débat, en listant les points sur lesquels ils voulaient discuter".
"Les projets prévus et en cours vont se poursuivre"Et Régis Degorce de poursuivre: "Quant aux 650.000 euros que la commune devra rembourser, les habitants aimeraient savoir ce qu’ils n’auront pas, à cause de cette perte financière". Une allusion à la somme que la municipalité a été condamnée à régler dans l’affaire du lotissement du Parc des Condamines et pour laquelle elle s’est pourvue en cassation.
Michèle Paganin a aussitôt répondu que "le plan d’action restait le même et que les projets prévus et en cours vont se poursuivre, le budget primitif 2025 ayant été voté".
Julie Marot, conseillère municipale de la majorité, mais faisant partie du groupe d’élus majoritaires ayant fait sécession, est revenue sur "toutes les actions qui avaient été menées au cours du mandat". Selon elle, "ce débat devait être constructif et notre groupe avait préparé quelques points pour alimenter cette discussion".
Des délégations retirées à la maireIn fine, rien de vraiment concret n’est ressorti de cette discussion. Jean-François Lalande, conseiller d’opposition a également précisé que "Jacques Varrone, l’ancien maire avait écrit au procureur, portant plainte contre tous les adjoints de Michèle Paganin pour complicité".
Les deux groupes d’opposition avaient, en outre prévu, de retirer six délégations à la maire qui reviennent ainsi au conseil municipal. Michèle Paganin a acté ce vote sans commentaire. Elle se retrouve ainsi privée plusieurs prérogatives stratégiques touchant à la gestion financière et juridique de la commune. Elle ne pourra plus contracter d’emprunts pour financer les investissements municipaux, ni engager de lignes de trésorerie jusqu’à 100.000 euros. Elle perd également la main sur la fixation des honoraires d’officiers ministériels (avocats, notaires, huissiers, experts), ainsi que sur la capacité à intenter ou défendre des actions en justice au nom de la commune — y compris en matière foncière, d’urbanisme, d’assurances ou de contentieux du personnel — et à transiger dans la limite de 1.000 euros. Elle n’est plus autorisée à donner l’avis de la commune dans les opérations menées par un établissement public foncier local, ni à signer les conventions liant la commune à des constructeurs ou propriétaires pour le financement d’équipements publics dans le cadre d’une zone d’aménagement concertée.
Pour le groupe de la majorité ayant fait scission "cette décision s’inscrit donc complètement dans l’esprit de notre groupe: pas de blocage de la commune, le travail doit continuer, mais la reprise de ces délégations permettra davantage de transparence et une gestion par le conseil municipal".
Les autres délibérations
Le renouvellement de la convention de maintenance informatique avec le Sictiam pour un montant de 9.440 euros a été voté. Jean-François Lalande en a profité pour glisser que "le Sictiam semblait mal adapté à des communes comme la nôtre, d’où l’intérêt d’une mise en concurrence". Michèle Paganin a précisé "qu’un grand nombre de petites communes adhèrent au Sictiam, depuis l’adoption de la convention, voilà dix-sept ans, laps de temps écoulé entre chaque renouvellement".
Une mise à jour de la voirie communale a aussi été évoquée, à la demande de la préfecture. Le village compte 17.729mètres de voies relevant du domaine public. Des éléments à connaître pour la dotation sur la réfection des routes concernées. Un lancement de contrat de concession de service public pour l’installation, l’entretien et l’exploitation du mobilier urbain, soit les neuf abribus et les cinq panneaux d’information. "Aucune participation de la commune n’est requise, le concessionnaire se rémunérant sur les publicités affichées", a pointé Michèle Paganin.
Nice Matin