«Je vous demande pardon» : les excuses déchirantes de l’ex-otage israélien Yarden Bibas à ses proches, morts en captivité
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Yarden Bibas, enlevé en même temps que sa famille mais retenu en otage séparément, avait été libéré début février.
L’ex-otage israélien Yarden Bibas, dont la femme et leurs deux enfants ont été tués en captivité à Gaza, s’est excusé mercredi 26 février de ne pas avoir pu protéger sa famille lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. «Shiri, je vous demande pardon pour ne pas avoir pu vous protéger tous», a-t-il dit dans son éloge funèbre empreint d’émotion, lors des funérailles de son épouse, Shiri, et de leurs deux garçonnets, Kfir et Ariel, dans un cimetière près du kibboutz Nir Oz, où les quatre membres de cette famille résidaient et avaient été enlevés.
Les dépouilles de Shiri et de ses deux petits garçons ont été restituées la semaine dernière à Israël par le Hamas, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, en vigueur depuis le 19 janvier. Yarden Bibas, enlevé en même temps que sa famille mais retenu en otage séparément, avait été libéré début février. «Shiri, je t’aime et je t’aimerai toujours. Shiri, tu es tout pour moi. Tu es la meilleure épouse et la meilleure mère qui soit. Shiri, tu es ma meilleure amie», a déclaré Yarden, la voix étranglée par l’émotion alors qu’il lisait son éloge funèbre, retransmis en direct d’un cimetière près de Nir Oz.
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Le kibboutz Nir Oz, tout proche de la bande de Gaza, a payé un lourd tribut dans l’attaque du 7-Octobre, avec une trentaine de morts et plus de 70 personnes prises en otage, dont plusieurs sont décédées en captivité. «Tu te souviens de la dernière décision que nous avons prise ensemble? Dans la pièce sécurisée, j’ai demandé si nous devions “nous battre ou nous rendre”. Tu as dit “combattre”, alors j’ai combattu. Shiri (...), si seulement j’avais su ce qui allait se passer», a déclaré Yarden Bibas, faisant allusion à l’attaque des commandos du Hamas sur leur maison de Nir Oz.
Seul un cercle restreint de proches et d’amis ont assisté aux funérailles, qui n’étaient pas ouvertes aux médias mais dont les éloges funèbres ont été retransmises en direct. «Shiri, c’est la fois où je me sens le plus près de toi depuis le 7 octobre, et je ne peux ni t’embrasser ni te serrer dans mes bras, et ça me brise», a déclaré Yarden, sa soeur, Ofri Bibas, à ses côtés.
Il a également présenté ses excuses à ses deux fils, Kfir, âgé de huit mois et demi, et Ariel, de quatre ans, lors de leur enlèvement. «Ariel, j’espère que tu ne m’en veux pas de ne pas t’avoir protégé correctement et de ne pas avoir été là pour toi», a-t-il dit. «J’espère que tu sais que j’ai pensé à toi chaque jour, chaque minute. J’espère que tu profites du paradis. Je suis sûr que tu fais rire tous les anges avec tes blagues».
lefigaro