«Des milliers de kilomètres dans d’atroces conditions» : Brigitte Bardot s’indigne des conditions de transport des animaux d’élevage
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Dans une lettre ouverte adressée à la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, l’ancienne actrice dénonce les conditions de transport indignes des animaux d’élevage en Europe.
«Vous n’avez sans doute pas oublié les incidents tragiques qui ont eu lieu en octobre dernier à la frontière entre la Bulgarie et la Turquie», introduit Brigitte Bardot dans une lettre ouverte à la ministre de l’Agriculture, en lui demandant d’agir pour assurer des conditions dignes de transports des animaux sur les routes d’Europe. «47 génisses vivantes provenant de Roumanie [...] ont passé 13 jours prisonnières dans un camion, dans des conditions cauchemardesques, sans eau ni nourriture, pour finalement être abattues en Turquie», explique-t-elle dans une lettre, envoyée à l’occasion du Salon de l’Agriculture.
La présidente de la fondation portant son nom, dénonce «une vie de misère et d’atroces souffrances» pour ces animaux. «Les durées actuelles de transport des animaux vivants peuvent durer jusqu’à plusieurs jours, voire semaines, selon la destination !», enrage Brigitte Bardot.
«Vaches, cochons, moutons, agneaux, veaux, d’à peine 15 jours, partent de France pour être engraissés en Italie ou Espagne et repartent pour être abattus dans un pays lointain. Ils font des milliers de kilomètres dans d’atroces conditions (trop froid, trop chaud, accès difficiles à l’eau, à la nourriture) pour finir à l’abattoir », ajoute-t-elle.
Cette demande intervient alors que la Commission européenne a annoncé en 2020 la révision des textes liés au bien-être des animaux d’élevage, notamment le règlement relatif aux conditions de transport des animaux, qui date de 2005. Brigitte Bardot souhaite donc obtenir de la ministre la garantie «que cette révision permette effectivement d’améliorer les conditions de transport de milliards d’animaux».
Aujourd’hui, pour les trajets de plus de 65 kilomètres, les conducteurs qui transportent des animaux d’élevage doivent être titulaires d’une habilitation préalable, le «certificat de compétence des conducteurs et de convoyeurs». Les textes en vigueur prévoient un temps de transport maximal selon les espèces. Par exemple, pour les veaux et les agneaux il est de deux fois 9 heures avec une pause d’une heure au milieu du voyage. Pour les bovins, c’est deux fois 14 heures avec une pause d’une heure. Et pour les porcs, c’est 24 heures, mais avec de l’eau accessible en permanence.
Transporter des animaux sans autorisation peut être sanctionné d’un maximum de 3000 euros d’amende et de 6 mois de prison.
lefigaro