Clara Chappaz défend la vérification de l’âge sur les réseaux sociaux devant la commission d’enquête sur TikTok

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Clara Chappaz défend la vérification de l’âge sur les réseaux sociaux devant la commission d’enquête sur TikTok

Clara Chappaz défend la vérification de l’âge sur les réseaux sociaux devant la commission d’enquête sur TikTok

Auditionnée par les parlementaires ce jeudi, la ministre en charge du Numérique a estimé que les «conséquences sur le développement cognitif et émotionnel des adolescents pourraient coûter à l’avenir un à deux points du PIB français».

«L’impact des réseaux sociaux sur les mineurs est une question vitale pour notre jeunesse», a réaffirmé ce jeudi matin la ministre déléguée en charge du Numérique. Clara Chappaz était auditionnée dans le cadre de la commission d’enquête sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs, présidée par le député PS Arthur Delaporte. Face aux parlementaires, la ministre a assuré qu’il s’agissait d’«un sujet qui [lui tenait] particulièrement à cœur», avec des jeunes qui «passent plus de quatre heures par jour» sur les réseaux sociaux.

Et Clara Chappaz de citer également d’autres chiffres inquiétants, comme «un enfant sur cinq qui se réveille la nuit pour aller sur les réseaux sociaux» ou encore «un enfant sur quatre qui déclare du stress» lié à ces plateformes. Un constat d’autant plus alarmant que l’exposition précoce aux écrans, notamment chez les 8-15 ans, engendre une «détérioration nette de la santé mentale, des troubles du sommeil, alimentaires mais aussi un enfermement dans des bulles algorithmiques». La ministre en charge du Numérique va encore plus loin et estime que ces «conséquences sur le développement cognitif et émotionnel des adolescents pourraient coûter à l’avenir un à deux points du PIB français».

Pour tenter d’enrayer ce phénomène, le gouvernement s’est engagé dans une «bataille de la vérification de l’âge, menée avec fermeté». «Il n’y a pas d’interdiction des réseaux sans vérification de l’âge», avance Clara Chappaz, qui relève que «près de trois enfants sur quatre en dessous de 13 ans sont déjà sur les plateformes», alors même qu’elles sont censées être interdites au-dessous de cet âge. La ministre ne cache pas sa détermination et accable directement le réseau social Instagram : «Il demande une vérification de l’âge à travers une campagne publicitaire mais je leur redis clairement, ils doivent assumer leurs responsabilités» et cesser de demander aux boutiques d’applications de réaliser cette vérification.

À lire aussi Réseaux sociaux : est-il vraiment possible d’interdire l’accès aux moins de 15 ans, comme le souhaite Emmanuel Macron ?

Quant à l’idée qu’il n’y aurait pas de solutions efficaces, Clara Chappaz la bat en brèche, affirmant qu’il «en existe une quinzaine, sans compromettre les données personnelles des utilisateurs». Elle cite notamment Docaposte ou encore l’application France Identité. À l’échelle de l’Union européenne, une solution harmonisée est en train d’être développée, dont «la France sera un pays pilote». Une avancée possible grâce au Digital Services Act (DSA), adopté en octobre 2022 et qui prévoit notamment des amendes pouvant s’élever jusqu’à 6% du chiffre d’affaires mondial des plateformes. «Nous devons aller au bout des potentialités de ce texte et renforcer la portée de l’article 28 sur la vérification de l’âge», souligne la ministre.

«L’objectif n’est pas d’interdire mais de protéger, pas de punir pour punir mais de responsabiliser», justifie-t-elle. Elle compare son combat à l’interdiction de l’alcool aux moins de 18 ans, qui a conduit à des campagnes de prévention et à l’interdiction de la publicité. «Il faut faire la même chose pour les réseaux sociaux, c’est tout le sens de notre stratégie», explique la membre du gouvernement. Pour l’heure, trois enquêtes visent TikTok, l’une sur son design, une autre sur ses ingérences et une troisième sur TikTok Lite. Cette dernière a abouti à l’interdiction de cet outil dans l’UE, qui incitait les utilisateurs à faire défiler les contenus pour collecter des points.

D’autres enquêtes sont également en cours auprès de la Commission européenne, dont l’une sur le réseau social d’Elon Musk, X. Clara Chappaz reconnaît la lenteur de ces procédures et souhaitent «qu’elles aillent au bout». La ministre se laisse désormais moins de trois mois pour qu’un texte sur la vérification de l’âge soit adapté au niveau européen et a entamé des travaux «pour qu’au niveau national, on puisse imposer l’âge que l’on veut». «Certains pays ont peut-être d’autres indications. Je plaide pour une harmonisation et ensuite un droit national d’imposer l’âge de 15 ans pour l’interdiction des réseaux sociaux», tranche Clara Chappaz.

lefigaro

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