Avant le Real et le PSG, l'OM se rassure
Chacun sait que ce ne sera pas la même histoire mardi à Madrid, parce que Lorient n'est pas le Real et parce que tout a été limpide vendredi, quand Santiago-Bernabeu peut réserver mille problèmes à l'OM. Marquer quatre buts à une équipe aussi faible, et réduite à dix dès la dixième minute, ne garantit rien en Ligue des champions, où les Marseillais ne vont pas atteindre si facilement les 72 % de possession du ballon. Mais ils ne sont pas responsables des limites de l'adversaire et de l'expulsion aussi sévère que justifiée de Darlin Yongwa, dont la faute sur Amir Murillo a aussi permis à Mason Greenwood d'ouvrir le score sur penalty, un classique (13e).
Au coeur d'une foule de changements et d'une soirée qui a vu passer neuf recrues sur la pelouse, il reste donc quelques fondamentaux à l'OM, essentiellement incarnés par l'Anglais, qui a montré d'emblée qu'il était davantage dans son assiette qu'à Lyon (0-1, le 31 août).
Cette triste nuit appartient déjà à une autre vie, celle d'avant l'avalanche de signatures au dernier jour du mercato, et les supporters olympiens ne vont surtout pas se plaindre de ne pas avoir reconnu leur équipe. Assise sur trois défenseurs (Benjamin Pavard, Nayef Aguerd, Facundo Medina) qui vivaient leur baptême marseillais en L1, elle a montré assez de variété et de permutations pour enchaîner les mouvements et trouver des récompenses sur coups de pied arrêtés. Dans la lignée de la saison dernière, Greenwood les tire, mais ses cibles sont différentes et la menace aérienne est bien plus forte, comme l'a illustré la tête sous la barre de Pavard (2-0, 20e), trop heureux d'exulter face aux tribunes.
C'était une soirée comme les joueurs en rêvent quand ils se projettent à l'OM, et Angel Gomes a été porté par cette euphorie pour réussir une superbe reprise après avoir contrôlé un nouveau corner de Greenwood (3-0, 33e). Sur ce coup, Bamo Meïté l'a bien aidé en ratant son dégagement, avant de boucler son cauchemar en déviant la frappe d'Aguerd (4-0, 90e+3). Si le syndrome de l'ex qui revient hanter ses anciens partenaires est connu au Vélodrome, Meïté n'a vraiment pas fait mal aux Marseillais, ou seulement à la mâchoire d'Amine Gouiri, victime d'un coup de genou du défenseur, auteur d'un nouveau dégagement aléatoire (37e). Comme un hors-jeu a été décelé par le VAR, les Lorientais en sont sortis indemnes, pas l'Algérien, remplacé par Matt O'Riley (44e), et c'est le seul point noir de la soirée provençale.
Resté sur le banc après la séquence internationale, comme Geronimo Rulli et Leonardo Balerdi, Pierre-Emerick Aubameyang a vu Greenwood occuper son poste en pointe après la pause et faire passer encore quelques frissons (60e, 76e), alors que Roberto De Zerbi pouvait déjà penser à la suite. Dès l'heure de jeu, l'entraîneur a lancé deux autres recrues, Emerson et Paixao, tandis que Pierre-Emile Höjbjerg relayait Geoffrey Kondogbia, capitaine bien plus à l'aise au milieu qu'en défense, où il a trop souvent dépanné.
Avec autant de ressources derrière, l'ère du bricolage semble terminée et le Centrafricain a été à l'origine de l'action du penalty, en trouvant Murillo qui a enchaîné les courses vers l'axe pour amener une supériorité numérique dans la surface. Comme Greenwood, le Panaméen est un rescapé de la saison dernière qui se porte bien, et la continuité se reflète aussi dans les résultats : l'OM en est désormais à six victoires d'affilée à domicile, avec au moins quatre buts marqués lors des cinq dernières réceptions, en soignant cette fois sa fragilité puisqu'il aurait pu se permettre d'évoluer sans gardien. C'est Jeffrey De Lange qui a été aligné, un autre bizuth en L1, et il a attendu la 73e minute pour capter sa première frappe. Elle a été écrasée par Théo Le Bris et le Néerlandais s'est donc presque autant reposé que Rulli, qui devrait avoir plus de boulot mardi. Pour les autres lignes, la concurrence est ouverte et De Zerbi a de quoi réfléchir plus sereinement.
L'Équipe