Scandale Takata : plusieurs franchises de garages refusent de réparer les véhicules équipés avec les airbags défectueux

La cata autour des airbags Takata n’en finit pas. Plusieurs garagistes et centres autos ont annoncé leur refus d’effectuer tout type d’intervention de réparation sur les véhicules équipés d’airbags Takata et concernés par le rappel. Pas une vidange, même pas un changement d’essuie-glace, rien.
2,5 millions de véhicules équipés d’un airbag Takata font actuellement l’objet d’un rappel. Dans un arrêté publié mercredi 30 juillet, le ministre des transports Philippe Tabarot a annoncé que les propriétaires de véhicules concernés par le «stop drive» se verront proposer une mise à disposition gratuite d’un véhicule de courtoisie par le constructeur dans l’attente du remplacement des airbags défectueux.
Plus tôt, à la fin du mois de juin, le gouvernement a publié un arrêté visant à mettre à l’arrêt immédiat 800 000 véhicules particulièrement à risque, afin d’éviter tout accident mortel.
Pour les autres, ils doivent être réparés sous quinze jours. Mais pour les conducteurs d’une voiture équipée avec des airbags Takata souhaitant la rendre de nouveau sûre, la situation empire.
Face aux multiples risques causés par les airbags défectueux Takata, les garagistes mettent le holà. Sur son site internet, Speedy indique ainsi depuis vendredi 1er août refuser toute intervention sur les véhicules faisant l’objet d’un rappel en cours. «Il vous appartient de vérifier si votre véhicule fait l’objet d’un rappel constructeur avant toute intervention dans nos centres. Ce contrôle est strictement personnel et ne peut être réalisé par les équipes SPEEDY, assure le communiqué. En cas de rappel constructeur avéré de votre véhicule, nos centres ne pourront procéder à l’entretien ou à la réparation tant que les airbags concernés n’auront pas été remplacés.»
Car l’airbag Takata est dangereux. On le rappelle, en raison d’un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité, censés protéger les passagers en cas de choc, ont des chances d’exploser, notamment dans les climats chauds et humides. De quoi projeter des pièces au visage des conducteurs.
Quelle que soit la réparation à faire sur sa voiture, l’automobiliste doit donc se retourner vers le constructeur, recommande ainsi Speedy sur son site. «A l’issue du remplacement des airbags et sur présentation d’un justificatif de l’intervention, nous pourrons entretenir vos véhicules dans les meilleures conditions pour poursuivre votre mobilité», précise aussi la marque, comprendre devoir montrer patte blanche pour le propriétaire qui doit prouver que son automobile a été équipée d’un airbag fonctionnel.
Les enseignes de la marque Point S ont aussi rejoint le mouvement de refus, sans toutefois avoir publié de communication officielle. Quant à la marque Norauto, elle promet selon TF1 de communiquer dans les prochains jours sur ses réseaux sociaux pour «aider les automobilistes dans leur parcours».
Libération