Plus de la moitié des grandes entreprises en Europe soutiennent les objectifs du Pacte vert

De plus en plus de grands groupes affichent dans leur communication un engagement en phase avec la réduction des émissions de gaz à effet de serre prévue par l’accord de Paris, selon l’étude d’une ONG britannique travaillant sur le changement climatique.
Les grandes entreprises européennes auraient-elles basculé du côté de la lutte contre le changement climatique ? Selon un rapport d’InfluenceMap, leur politique de lobbying auprès de l’Union européenne rejoint les objectifs scientifiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les quelque 200 plus grandes sociétés du continent étudiées par l’ONG, établie à Londres, “font de plus en plus campagne pour une lutte efficace contre le changement climatique”, résume The Guardian.
Ce “changement profond”, selon les auteurs, va à l’encontre de l’idée selon laquelle les milieux économiques seraient opposés au Pacte vert, qui constituerait une “menace pour leurs profits”, poursuit le quotidien britannique.
La part des grandes entreprises “dont le lobbying est aligné sur les moyens d’atteindre les objectifs climatiques est passée de 3 % à 23 % en 2025”, tandis que la part de celles qui font campagne contre ces objectifs a reculé de 34 % à 14 %.
InfluenceMap analyse la communication des entreprises, leurs posts sur les réseaux sociaux et les différents documents qu’elles soumettent à l’UE, en accordant plus de poids “aux déclarations des dirigeants et aux consultations officielles”.
Au total, “52 % des entreprises européennes défendent des politiques climatiques alignées sur l’objectif de l’accord de Paris pour contenir le réchauffement à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels”, constate le site SustainableViews. C’est “plus du double” qu’en 2019.
Malgré l’actuel détricotage du Pacte vert européen, “le soutien des entreprises à la politique en faveur du climat continue d’augmenter”, affirme le média consacré au développement durable du Financial Times. Les industries les plus opposées aux objectifs climatiques sont les secteurs du transport, de l’industrie lourde (acier, chimie) et les géants du commerce.
L’étude “remet en question l’idée de plus en plus répandue selon laquelle une politique climatique européenne ambitieuse ne peut aller de pair avec une forte concurrence industrielle”. Cependant, modère le média spécialisé, ces résultats reflètent aussi le fait que les entreprises mettent du temps à engager des politiques et que leurs “cycles d’investissement ne sont pas facilement influencés par les développements politiques à court terme”.
Courrier International