Landes : à Pey, ce jeune éleveur a fait le choix des races bovines anciennes et des circuits courts

Rémi Labescau, jeune éleveur installé depuis six ans dans la commune, a fait le choix de mener un troupeau mixte de vaches bordelaises et normandes, privilégiant les circuits courts et une gestion rigoureuse

Paysans chevronnés, jeunes aspirants à l’installation ou à la diversification, ils et elles étaient une quinzaine, venus à la ferme Libat, à Pey, à l’invitation de l’Association pour le développement de l’emploi agricole et rural (Adear), représentée par Anne Leloup. Le conservatoire des races d’Aquitaine et ses trois représentants, qui suivent l’évolution et surtout la renaissance d’une vingtaine de races diverses anciennes, était également présent, ce mardi 13 mai, chez Rémi Labescau, jeune éleveur installé depuis six ans sur la ferme familiale que lui ont transmise ses parents.

L’intérêt des participants pour la reconstitution du troupeau de vaches bordelaises en Aquitaine – passant de quelques dizaines dans les années 1970 à presque 600 aujourd’hui – était palpable. De même pour le mouton landais, toujours empreint de croisements anciens et dont la vocation est plus incertaine : viande ? lait ? éco-pâturage ?

Difficile de distinguer le « greenwashing » de la nécessité d’entretenir les espaces ruraux. L’essentiel, pour le Conservatoire, étant de remettre l’animal dans son milieu naturel.

Tous les présents attendaient le témoignage de Rémi, à peine trentenaire, qui resitue sa vocation dans le contexte familial, avec ses hauts et ses bas, mais portée par des convictions fortes sur l’environnement et le maintien du tissu rural vivant, avec au premier plan, un véritable maillage de fermes nombreuses et à taille humaine. Rémi, avec sa formation d’ingénieur agricole, a donc fait un choix, celui de mener un troupeau mixte de vaches bordelaises, très reconnaissables à leur robe blanche et noire, tête, queue et pattes noires avec de larges bandes blanches et noires ou bien robe blanche tachetée de noir, « piquaillée » au caractère un peu vif, ainsi que de vaches normandes plus placides.

Il a surtout décidé de s’affranchir des « circuits longs » peu rémunérateurs à son goût pour les « circuits courts » qui lui laissent aussi plus de temps. Et, guidé par une gestion administrative et comptable stricte, il a opté pour une réactivité permanente face aux enjeux économiques.