«C’est une mascarade qui dure depuis trop longtemps» : la filière algues entre ambitions et illusions

Dix heures du matin, marée basse dans une heure neuf. Plus d’aigrettes que de nuages dans le ciel de l’île de Ré en ce mardi de juin. Louis Chatin gare le camion au bord de l’eau. Il reste en short et baskets, les saisonniers Hikaru et Maëlys enfilent un pantalon étanche pour patauger jusqu’à ce minuscule îlot vert pétant : une colonie de moules recouverte d’ulva lactuca. La laitue de mer finira en tartare sur un bout de pain, en brindilles déshydratées au milieu d’une salade, mais encore faut-il s’échiner à la récolter, à la force des lombaires et du couteau. Il y a du boulot : 50 centimètres de marée plus tard, à l’heure dite, l’eau a reflué, les algues ont surgi partout.
La laitue côtoie le wakame, le kombu, l’ogonori… Louis Chatin espère en ramasser 15 tonnes
Libération