Au salon de l’habitat et de l’immobilier de Draguignan, le photovoltaïque cherche encore sa place au soleil

Les visiteurs se faisaient attendre, hier matin, au salon de l’habitat, vendredi 12 septembre 2025. Dès 10 heures, cinquante exposants du secteur étaient prêts à les accueillir. Parmi eux figurent aussi des installateurs de panneaux photovoltaïques. Alors que la transition écologique est sur toutes les lèvres, et que le prix de l’électricité ne cesse d’augmenter, le produit semble avoir du mal à faire sa place. D’une certaine ironie d’autant plus que la Dracénie se situe dans le deuxième département le plus ensoleillé de France métropolitaine.
"Contrairement à ce que l’on peut penser, il y a un ralentissement en termes de photovoltaïque dans la région", note Marc Munch, directeur régional d’Aterno, société alsacienne spécialisée dans le secteur, mais aussi le chauffage. "Nous travaillons énormément dans le Vaucluse, sur la région lyonnaise ou même en Alsace." Pour autant la société estime le secteur porteur. "Nous venons d’ouvrir une agence à Draguignan", informe Marie-Do Palka, la gérante de l’antenne dracénoise. "Nous sommes sur des clients propriétaires de maison individuelle, qui veulent alléger la facture d’énergie."
"L’autoconsommation est désormais la norme, depuis la baisse des aides sur le secteur décrétée par le gouvernement en mars 2025. Le kilowatt n’est rémunéré que 4 centimes d’euros. Ce n’est plus intéressant", abonde Laurent Aubert, chef de projet énergies pour Normes groupe, société installée à Roquebrune-sur-Argens. "Il faut désormais du sur-mesure. C’est-à-dire que le propriétaire doit finement estimer ses besoins, et adapter son installation à sa consommation, et stocker le surplus dans des batteries."
Une alternative existe. "Il y a aussi des batteries virtuelles avec des fournisseurs d’énergies partenaires qui récupèrent le surplus de production. Celui-ci est comptabilisé à l’aide du compteur Linky. Ainsi, lorsque l’installation ne produit plus ou pas assez, le propriétaire est fourni gratuitement à hauteur de ce qu’il a fourni au réseau en surproduction." Ce dispositif ne protège pas néanmoins d’une coupure de courant, contrairement aux installations équipées de batteries physiques. C’est la nouvelle norme. "Cela permet aux propriétaires de ne plus être locataires de leur énergie", résume Jean-Marc Piscitelli, de Power Energy.
Vers une baisse du panier moyen?Qui dit du sur-mesure, dit des installations de dimensions moindres. "Il est fini le temps des installations, avec des dizaines de milliers d’euros de panneaux pour une seule maison", explique Laurent Aubert. "De toute manière, désormais les aides financières de l’État ne seront attribuées qu’au dossier d’une puissance inférieure ou égale à neuf kilowatts avec des normes environnementales très strictes, pour que ces panneaux soient bas carbone, donc pas fabriqués et importés en Chine." Le salon se poursuit samedi 13 septembre et dimanche 14 septembre 2025 au complexe Giran.
Également présentes au salon de l’habitat, les chargées d’opérations de Soliha et de Citémétrie sont prêtes à accueillir les Dracéniens lors de cet événement. Les deux organismes, associatif pour l’un, cabinet d’études privé pour l’autre, ont pour mission de piloter les Opérations programmées d’améliorations de l’habitat (Opah) et Rénovation urbaine (RU).
« Pour les 23 communes de la Dracénie, c’est Soliha qui gère cela avec des programmes en particulier sur les centres-villes des Arcs-sur-Argens, de Lorgues, du Muy, de Vidauban et Salernes et aussi un intérêt porté sur Callas et Bargemon », détaille Adeline Remond, chargée d’opérations pour Soliha. « Citémétrie s’occupe exclusivement de l’OpahRU de Draguignan, spécifiquement le centre ancien », précise Nathalie Bach, chargée d’opérations du cabinet d’études. Des programmes portés jusqu’en 2029 pour la Dracénie et 2030 pour le centre ancien de Draguignan.
Des aides complexes mais accessibles
Ces deux organismes identifient et aident les propriétaires pour rénover des biens dégradés ou insalubres, et réaliser des rénovations énergétiques d’ampleurs. « Ces aides sont destinées aux revenus modestes. Elles ne sont pas calculées sur le nombre de parts du foyer pour la déclaration d’impôts mais le nombre de personnes du foyer », explique Nathalie Bach. « Pour être éligible, il faut que l’opération soit constituée de deux gestes - isolations et menuiseries, par exemple - et que cela représente 25 % des parois du bien minimum », détaille Adeline Remond. « Il faut que les bénéfices soient de mise. À savoir que les travaux permettent au bien de sauter deux classes énergétiques », ajoute Nathalie Bach. Tout un programme.
Var-Matin