Au Leclerc de Cogolin, le stationnement bientôt sous le chrono pour faire ses courses

Le bourdonnement formé par les vibrations des roulettes de chariots se mêle au ronronnement des moteurs de voitures, tournant dans les allées, en quête d’une place. Le bruit de la grille d’un caddie qui s’extrait de son empilement, d’un sac déplié avant le claquement d’un coffre. Une ambiance, qui a défaut d’être mélodieuse, est tout de suite identifiable, rattachée à un lieu précis, un parking de supermarché. Ici, avec un coq représenté sur sa façade, le Leclerc de Cogolin.
À l’entrée de la surface, des bornes et des barrières ont été installées aux portiques du parc de stationnement et dans le parking sous-terrain. Quelques clients, confus en voyant ce nouvel aménagement, s’interrogent avant d’aller faire leur course: "Je n’ai pas eu de billet à l’entrée. Est-ce que je pourrai sortir en montrant mon ticket de caisse?" Rien n’est demandé pour l’instant. La clôture et les machines sont encore inactives mais très bientôt, elles entreront en fonction, changeant les règles d’accès aux véhicules. Les clients auront deux heures de stationnement offertes, une fois ce temps dépassé, ils devront s’acquitter de la somme de 8€/heure, soit le tarif qui sera imposé pour les visiteurs. À savoir que jusqu’à maintenant, le parc était en accès libre lors des heures d’ouvertures et fermait la nuit.
Difficulté à trouver une placePour certains, comme Martin, ce fonctionnement n’impactera pas beaucoup leur quotidien: "On vient une ou deux fois par semaine. On ne reste pas longtemps. Juste pour faire nos achats." La décision pourrait même faciliter cette tâche domestique, comme pour Marise: "Ils font bien. C’est très difficile de se garer maintenant. Deux heures pour aller faire ses courses, c’est amplement suffisant."
Mais c’est justement ce temps limité qui fait grincer des dents d’autres usagers. "Je suis une personne handicapée. Deux heures c’est un peu juste, parfois il me faut plus du temps", témoigne Myriam, qui sort de sa voiture, garée sur une place bleue. Sac de sport à la main, elle se rend à la clinique à pied: "Je vais faire mon activité physique mais je suis obligé de stationner au Leclerc. Il n’y a pas de place handicapée ailleurs ou alors très loin de là où je dois aller. Je ne peux pas traverser la ville à pied."
Délai trop courtPour elle, c’est certain, lorsque le changement aura pris effet, ils perdront des clients: "8 euros de l’heure! Même sur le port de Saint-Tropez, c’est moins cher."
Une autre réflexion s’impose aux habitués, l’impact sur la brasserie. "Si on est client chez Leclerc, on devrait pouvoir rester plus longtemps. Parfois, on vient à plusieurs, on peut s’arrêter manger, boire un verre, regarder les bijoux puis faire les courses. Si on dépasse le temps autorisé, ça fait cher tout de suite", réagit Caroline. "La décision est logique, c’est leur parking. Mais les tarifs sont trop élevés et comment vont-ils faire avec les nouveaux commerces qui devraient arriver bientôt?", s’interroge Isabelle.
Car au bout du parking, des tractopelles sont encore à l’œuvre avec des artisans qui s’affairent à aménager l’extérieur d’une extension presque prête à ouvrir.
Elle devrait accueillir de nouvelles boutiques mais encore faut-il des places pour les nouveaux clients. D’où cette mesure. Pour Nelson et Billy, la solution la plus conciliante se trouve peut-être dans la période d’application de cette méthode: "Ce n’est pas facile de trouver des places mais surtout en été. Ils pourraient adopter ce fonctionnement qu’en saison?"
Sollicité par Var-matin, le groupe n’a pas communiqué de date de mise en application de ce fonctionnement et n’a pas justifié sa position avant la publication de cet article.
Var-Matin