Schiltigheim. Street art : trois fresques colorées de Dan 23 s'installent rue de-Lattre-de-Tassigny

Ce samedi 14 juin, Dan 23 était présent pour le vernissage de ses fresques des numéros 5, 7 et 9 de la rue de-Lattre-de-Tassigny à Schiltigheim. Après-midi festif avec musique, fresque participative et atelier de calligraphie.
Imaginées comme un triptyque, trois impressionnantes fresques colorées embellissent depuis quelques semaines les façades du Foyer Moderne, et ont été réalisées dans le cadre du parcours du « Beau dans la Ville ».
En 2019, le conseil des enfants et des jeunes de Schiltigheim a décrété que la ville était « moche », explique la conseillère déléguée Maïté Elia, et qu’il fallait « y mettre de la couleur » pour l’embellir.
En 2024, la cinquième édition du « Beau dans la Ville » portait sur la nature. Dan 23 présente alors trois projets représentant différents univers. Ce sont les habitants qui ont choisi en votant sur l’espace participatif du site de Schiltigheim.

« Résiste comme une mauvaise herbe », visible au 7, rue de-Lattre-de-Tassigny. Photo Dominique Martin
Le Foyer Moderne est partenaire de l’opération pour la deuxième fois. Son directeur, Sébastien Ehret, assure qu’il « veut rendre les immeubles plus beaux ».
Maïté Elia ajoute qu’avec ces façades pleines de couleurs, « l’art est accessible à tous, les artistes laissent leurs traces dans la ville ». La maire Danielle Dambach renchérit : « Cela apporte du bonheur. »
Dan 23 fait partie du collectif Colors Urban Art , créé par Julien Lafarge en 2018 à Schiltigheim. Avec une mission bien définie : « Amener de l’art et des couleurs où habitent les gens, dans les rues des villes, surtout en périphérie et dans les quartiers. » Plus de 500 de leurs œuvres sont à découvrir sur Strasbourg.
En 1984, Dan 23, à l’âge de 12 ans, a « vu un mec qui peignait » et s’est mis au graffiti, séduit par la culture hip-hop. Puis il a suivi le mouvement du street art de Bansky. Peintures sur les bas d’immeubles, murs, coffrets. C’est un artiste engagé, qui délivre de vrais messages.
Ses œuvres « sont un outil promotionnel et pédagogique », son travail porte sur la nature et l’écologie. En 30 ans, rappelle-t-il, « 80 % des insectes ont disparu ».
Les locataires sont enthousiastes. Naiken regrette que le message soit difficile à déchiffrer, elle a dû l’expliquer à ses voisins, mais Dan 23 est à côté, prêt à distribuer le livre qu’il a écrit et illustré : « Un autre monde est possible. »
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