Daniel Bilalian de toutes les élégances

Réservé aux abonnés
LA CHRONIQUE DE JULIEN SCAVINI - En 2020, ce grand monsieur, fils de maître tailleur, m’écrivait une lettre qui en disait long sur son attachement à l’élégance.
Le journaliste Daniel Bilalian nous a quittés le 14 mai dernier. En 2020, ce grand monsieur, fils de maître tailleur, m’écrivait une lettre qui en disait long sur son attachement à l’élégance. Extraits: «Chaque jour, en sortant de l’école, j’ouvrais la porte de la boutique de mon père. Celui-ci, penché sur l’établi recouvert d’un large pan de tissu, traçait une ligne à la craie, ou suivait cette ligne qu’il découpait à l’aide d’énormes ciseaux aux bruits fins, tranchant le tissu sans trembler. Ce n’est qu’une fois cet exercice terminé qu’il m’apercevait et m’embrassait. Vous l’avez compris, mon père était maître tailleur, une profession, qui, jusque dans les années 1960, jouissait d’un prestige, aujourd’hui oublié. C’est dans cette atmosphère que j’ai grandi. Sans mentir, je n’ai pas le souvenir dès mon adolescence et, sans doute bien avant, d’être sorti de chez moi sans me soucier de ce que je portais. Chaque matin, mon père, pourtant d’origine plus que modeste, partait “tiré à quatre…
Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 39% à découvrir.
lefigaro