Au Luc, l’agriculture face au dérèglement climatique

Au cinéma du Luc, l’AMAP Cœur du Var et l’association Les Résilients ont présenté le film La Théorie du Boxeur, réalisé par Nathanaël Coste. Dans son enquête, le géographe va à la rencontre des agriculteurs bio et des agriculteurs conventionnels. Il met en lumière leurs approches différentes sur leurs méthodes de travailler la terre. Un sujet crucial à une époque où l’agriculture doit faire face à de nombreux défis, tels que le changement climatique qui constitue une préoccupation majeure pour le devenir de l’humanité, avec des enjeux pour la sécurité alimentaire, l’environnement, la biodiversité et la santé.
Les chiffres à retenir du filmLes thèmes de ce film reposent sur l’eau et sa gestion. Pour exemple, 70 litres d’eau sont nécessaires pour produire une pomme, et 900 litres d’eau pour produire 1kg de maïs en grains, mais aussi 1.350 litres d’eau pour produire 1kg de blé. Ce qui représente environ 3.000 litres d’eau par jour pour nourrir une seule personne.
Dans le système alimentaire, le cheminement des produits allant du producteur au consommateur pose également problème. D’où la confrontation d’idées entre les circuits longs prônés par la grande distribution et les circuits courts qui répondent au changement climatique mais qui ne peuvent pas tout résoudre. Pour exemple de cette résilience alimentaire, 30.000 poids lourds font circuler la nourriture en France chaque jour – 85% de nos achats alimentaires concernent 6 enseignes de la grande distribution.
Dans les autres sujets abordés, cette enquête s’inquiète sur la perte progressive de la biodiversité due au dérèglement climatique, notamment avec la destruction des habitats naturels des animaux et l’usage des produits phytosanitaires. Au regard de ce constat, une réflexion se pose sur le futur de notre agriculture avec un système agroalimentaire à bout de souffle. Problèmes de fertilité, gâchis alimentaire estimé à un tiers des quantités produites, difficulté d’une partie (croissante) de la population à se nourrir correctement… Il ne reste que 400.000 agriculteurs et 50% d’entre eux prendront leur retraite dans les 10 prochaines années.
Après la projection du film, quatre producteurs locaux sont venus s’exprimer sur leurs modes de fonctionnement et ont répondu aux différentes questions.
La réaction générale des intervenants et du public était empreinte de morosité et de questionnements sur l’avenir de l’agriculture. Et regrettent que ce documentaire n’ait pas approfondi l’aspect politique qui est un levier important pour les réponses à apporter aux conséquences du changement climatique.
Var-Matin