A la Villa Kujoyama, à Kyoto, les artisans français s’inspirent des techniques ancestrales japonaises

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Reportage Il y a tout juste dix ans, la villa s’ouvrait aux métiers d’art. Elle accueille depuis en résidence des artisans français afin de tisser un dialogue fertile avec leurs homologues japonais. L’occasion pour ces derniers de mettre en valeur de façon innovante des techniques ancestrales.
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Au Japon, les pièces d’habitation (washitsu) ne se mesurent pas en mètres carrés, mais en nombre de tatamis, ces revêtements de sol tissés en paille de riz et en fibre de jonc : 6 pour les chambres et le salon, 4,5 pour le salon de thé. « Tokyo, Kyoto et Nagoya ont chacun leur standard, précise le maître artisan Mitsuru Yokoyama. C’est ici, à Kyoto, que le tatami est le plus grand : 191 par 95,5 centimètres. » Dans son atelier, situé dans le nord de l’ancienne capitale impériale, le fabricant reçoit ce lundi d’avril la visite de Marion Vidal, créatrice de bijoux, et de Domitille Martin, scénographe et plasticienne. Les deux Françaises profitent de leur résidence longue durée à la Villa Kujoyama, équivalent à Kyoto de la Villa Médicis à Rome, pour découvrir les savoir-faire locaux et développer des formes nouvelles. La première réfléchit à des parures en bambou, la seconde s’intéresse aux matsuri, fêtes traditionnelles à l’origine consacrées aux kami (divinités shintos). « J’observe notamment comment la paille de riz peut être mise en mouvement et transformée en costume ou en installation », témoigne la sculptrice, qui a déjà manipulé auparavant une autre matière typiquement japonaise, le washi (papier artisanal).
Devant les tatamis, Domitille Martin s’interroge sur la manière dont la fibre végétale acquiert sa rigidité. En France, elle manie plutôt des matériaux souples, comme le lin de Normandie. Elle en sort un échantillon de son sac, que Mitsuru Yokoyama saisit avec curiosité : « Est-ce que je peux le garder ? » Le Japonais, qui a construit des bateaux en Australie avant de rentrer au pays dans les années 2010 pour étudier pendant quatre ans l’art du …
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