50e édition des César : 25 moments inoubliables de l'histoire de ce rendez-vous incontournable du cinéma français
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Présidée par Catherine Deneuve, la 50e cérémonie des César, diffusée en direct et en clair sur Canal+, se déroulera le vendredi 28 février, à l'Olympia, à partir de 20h45.
Depuis 1976, chaque année, sans interruption, l'académie des César récompense le monde du 7e art dans différentes catégories : acteur, actrice, réalisation, scénario, décor, costumes. Les larmes de Charlotte Gainsbourg, la gaffe de Vanessa Paradis, l'émotion d'Annie Girardot ou encore la danse de Rabbi Jacob de Valérie Lemercier... Au fil du temps, cette cérémonie a été le théâtre de scènes devenues cultes.
En attendant la 50e édition, voici en images les moments forts qui ont marqué l'histoire de cette cérémonie.
1 La première édition, présidée par Jean Gabin (1976)Introduit par Jean-Claude Brialy qui lui rend un hommage appuyé, Jean Gabin râle avant de déclarer ouverte la première cérémonie des César.
En 1984, Coluche reçoit un César du meilleur acteur pour Tchao Pantin, qu'il commente sur scène d'un discours un brin provocateur. Un an plus tard, il lit une fausse lettre d'Alain Delon, son successeur pour le même prix, absent de la cérémonie.
César du meilleur espoir féminin pour son rôle dans L'Effrontée de Claude Miller, Charlotte Gainsbourg a du mal à contenir son émotion sur scène, partagée par Serge Gainsbourg et Jane Birkin, dans la salle avec elle.
Anémone débarque en courant pour recevoir le César de la meilleure actrice dans Le Grand chemin, puis quitte la scène en laissant derrière elle son trophée. Plus tard, elle confiera ne pas être très fan de cette cérémonie. "Les César, je trouve ça rasoir ! C'est lent, et c'est aussi hyper-hypocrite cette séance d'auto-félicitations..."
À l'occasion de son 3e César pour son interprétation dans Camille Claudel, Isabelle Adjani lit un extrait des Versets sataniques de l'écrivain Salman Rushdie, menacé par une fatwa. "J'ai un tout petit peu peur de jurer avec le ton de la soirée", commence l'actrice. "J'avais envie de vous dire qu'on croyait révolu l'exclusion de l'artiste et sa condamnation à mort", a-t-elle poursuivi avant de lire l'extrait des Versets sataniques. En 2005, Isabelle Adjani se fera une fois encore remarquer, cette fois de manière plus légère, en demandant un verre d'eau. Cette requête devient le running gag de la soirée, notamment avec Will Smith, récompensé lors de cette 29e édition par un César d'honneur, qui moquant l'actrice, demande à son tour un verre d'eau.
Vanessa Paradis se trompe sur le nom du César du meilleur espoir féminin en annonçant Judith Godrèche gagnante avant de se reprendre pour donner le nom de la vraie gagnante Judith Henry.
Quelques années plus tard, Vanessa Paradis est "interdite d'enveloppe" avant d'avoir le droit d'annoncer, avec l'aide de Gad Elmaleh, le César du meilleur réalisateur décerné en 2010 à Jacques Audiard pour son film Le Prophète.
En 1992, l'actrice reçoit le César de la meilleure actrice pour son rôle dans La vieille femme qui marchait dans la mer de Laurent Heynemann. La salle, debout, lui fait une véritable ovation qui semble ne jamais devoir s'arrêter. Jeanne Moreau demande au public de s'asseoir et commence par remercier son "étoile". "Le prix qui m'est donné ce soir récompense une certaine longueur d'existence et une longueur d'exercice de mon métier de comédienne", déclare l'actrice en souriant après avoir salué ses "jeunes" concurrentes, mais aussi "les garçons", qu'elle encourage à persister sur le chemin "semé d'embûches" du métier de comédien.
Récompensée du César du meilleur espoir féminin pour son rôle dans Les Nuits fauves, l'actrice rend un hommage émouvant à Cyril Collard, le réalisateur du film, décédé du Sida. "J'espère que t'es fière de moi Cyril", déclare l'actrice avant de remercier son père.
En 1996, la comédienne est récompensée pour la première fois pour son rôle dans Les Misérables de Claude Lelouch. En larmes, elle déclare : "Je ne sais pas si j'ai manqué au cinéma français, mais à moi, le cinéma français a manqué follement, éperdument, douloureusement."
"J'en profite, c'est pas tous les jours que ça m'arrive", lance Jamel Debbouze à Antoine de Caunes qui essaie de le calmer. L'humoriste plaisante sur la longueur des jambes de son binôme. "Moi, si mes jambes faisaient 1m24, elles m'arriveraient à la gorge", s'amuse-t-il.
"Excusez-moi, mon français est terrible et je ne suis pas très doué pour les discours", déclare en préambule l'acteur, récompensé en 1999 par un César pour sa carrière. Il fait alors écouter à la salle un petit discours préalablement enregistré, qui démontre le contraire : "Je ne comprends pas vraiment le concept des prix en général, et je déteste l'idée de compétition. Le seul contre lequel je me bats, c'est moi, pour aller plus loin chaque fois dans mon travail. Personne n'est meilleur qu'un autre, nous sommes juste tous différents. Mais je suis très honoré de recevoir ce cadeau de la France, parce que j'aime et je respecte beaucoup votre pays, un pays qui donne la possibilité à l'art de rester vivant".
En 2001, la troupe des Robin des bois lance une nouvelle catégorie : le César du meilleur acteur de second plan, qui récompense les figurants dont on ne voit jamais la tête.
"Il est là,il est partout, c'est mon fardeau comme on dit", commente la comédienne en parlant de son père qui s'est invité sur la scène lors de la remise de son double César, meilleur espoir et meilleur second rôle pour La Petite Lili de Claude Miller. "Mais bon, je m'y suis faite, ça va..." ajoute-t-elle.
Après avoir ouvert la cérémonie en chantant un tube du groupe Zouk Machine, Valérie Lemercier, maîtresse de cérémonie, se lance dans une danse échevelée empruntée au film culte Rabbi Jacob, avec Louis de Funès.
15L'hommage d'Alain Delon à Romy Schneider (2008)Pour honorer la mémoire de Romy Schneider, Alain Delon rend hommage à son ex-compagne, avec qui il a partagé la scène de La Piscine. "Cette année, tu aurais eu 70 ans et tu me manques terriblement", déclare l'acteur. "Nous avons été heureux ensemble, et malheureux quand David est parti", poursuit-il, faisant allusion à la mort accidentelle du fils de Romy Schneider. L'acteur demande ensuite au public "de se lever, pour ses 70 ans, et de l'applaudir avec moi".
Sur un scénario original, l'humoriste, avant même d'avoir eu le temps de lui faire sa "danse de la séduction", réussit à faire monter Sean Penn sur scène, qui l'embrasse sous les applaudissements et les rires du public.
C'est dans le costume de Tootsie, ce personnage qu'a incarné Dustin Hoffman dans le célèbre film éponyme de Sydney Pollack, qu'Elie Semoun remet son César d'honneur à l'acteur américain. "Monsieur Hoffman, au nom de toutes les femmes dont les canons de beauté ne correspondent pas à la norme, merci ! Merci d'avoir donné la parole aux femmes d'âge mûre ne recourant pas aux paillettes de la chirurgie esthétique comme c'est trop souvent le cas dans notre profession", déclare l'humoriste avant d'appeler toutes les femmes à rester "elles-mêmes".
Invitée à remettre le Prix du meilleur acteur dans un second rôle, Mathilde Seigner remet son César à Michel Blanc pour son rôle dans L'Exercice de l'État de Pierre Schoeller. "Je peux dire un mot ? Je ne sais pas si ça se fait, mais je voudrais que Didier vienne aussi sur scène. C'est possible ou pas ? Parce qu'il méritait aussi le César. T'es où mon Didou ?" Antoine de Caunes, maître de cérémonie, reprend la situation en mains.
19Laurent Lafitte : "C'est un peu potache" (2012 et 2013)En 2012, à l'occasion de la remise du César du meilleur film étranger, Laurent Lafitte amuse la salle avec un sketch dans lequel il s'adresse en anglais à l'actrice Kate Winslett. "Hello Kate, my name is Lauwrence the Feet". "J'adore tous vos films, surtout le dernier Titanic, même si, et c'est mon avis personnel, la fin est un peu triste", continue l'acteur. "C'est fou parce que dès qu'une actrice américaine est excellente, elle est anglaise", s'amuse-t-il. Après avoir annoncé les nominations pour le "César du meilleur Français dans une actrice étrangère", l'acteur reconnaît : "C'est un peu potache".
Crinière blanche, canne à la main et sourire éclatant, Jean-Paul Belmondo, disparu le 6 septembre 2021 à l'âge de 88 ans, accepte l'hommage qui lui est rendu lors de la 42e édition de la cérémonie. "Vos applaudissements me vont droit au cœur", remercie l'acteur, très ému. Ce moment marque une réconciliation de l'acteur avec cette cérémonie qu'il boudait depuis ses débuts, refusant le seul César de sa carrière, reçu en 1989 pour son rôle dans le film de Claude Lelouche, Itinéraire d'un enfant gâté. "Je n'ai jamais manqué de courage et c'est ce qui fait que je suis là aujourd'hui", lance l'acteur, qui malgré ses difficultés à s'exprimer, prend le temps de remercier tout le monde.
Lors de la 43e cérémonie des César, l'humoriste ironise sur les conséquences du mouvement #MeToo et #BalanceTonPorc. "Il faut se réjouir car c'est clair pour tout le monde, dorénavant, les producteurs n'ont plus le droit de violer les actrices", déclare la comédienne, avant d'ajouter : "Par contre, il y a quelque chose qui n'est pas clair et qu'il va falloir clarifier. C'est : est-ce que nous, on a encore le droit de coucher pour avoir des rôles ? Parce que si on n'a plus le droit, il faudra apprendre des textes, passer des castings... et on n'a pas le temps."
En 2020, Adèle Haenel est nommée pour le César de la meilleure actrice pour son rôle dans le film de Céline Sciamma, Portrait d'une jeune fille en feu. Au moment de l'annonce du César du meilleur réalisateur pour le réalisateur Roman Polanski, accusé de viol et de pédophilie, pour son film J'accuse, nommé 12 fois, la comédienne se lève et quitte la salle en criant : "C'est la honte. La honte !", dénonçant la complaisance des César. Dans son sillage, suivent Céline Sciamma, Noémie Merlant, Aïssa Maïga et d'autres personnes de l'équipe du film Portrait de la jeune fille en feu. En sortant, Adèle Haenel déclare en applaudissant : "Vive la pédophilie ! Bravo la pédophilie !"
La comédienne débarque sur scène en Peau d'âne ensanglanté pour remettre le César des meilleurs costumes. "C'est la peau de Roger en intermittent", conclut-elle en se déshabillant, "parce que maintenant, on est comme ça, tout nu", conclut l'actrice, plantée sur scène dans le plus simple appareil.
Amis dans la vie, le réalisateur canadien Xavier Dolan et l'acteur Gaspard Ulliel avaient reçu ensemble en 2017 les César du meilleur acteur et de la meilleure réalisation pour le film Juste la fin du monde. Lors de la 47e cérémonie, alors que Gaspard Ullliel est mort quelques semaines plus tôt à la suite d'un accident de ski, Xavier Dolan lui rend hommage dans une lettre ouverte. Au bord des larmes pendant toute la durée de cet hommage à Gaspard Ulliel, le réalisateur conclut : "Son talent, nous le possédons encore, et ça, personne ne pourra nous l'enlever."
"Après tout, moi aussi, je suis une foule, une foule face à vous. Une foule qui vous regarde dans les yeux ce soir", lance Judith Godrèche, accueillie sous les applaudissements d'un public debout. "Depuis quelque temps, je parle, je parle, mais je ne vous entends pas. Un chuchotement, un demi-mot, ce serait déjà ça", poursuit l'actrice. Quatre ans après le coup de colère d'Adèle Haenel, l'actrice dénonce le "niveau d'impunité, de déni et de privilège" qui règnent dans le milieu du cinéma. Mais "Les petites filles sont des punks qui reviennent déguisées en hamsters", ajoute l'actrice, qui a porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des violences sexuelles et physiques pendant son adolescence.
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