Les hôtels de Barcelone clôturent l'année 2024 avec un chiffre d'affaires record malgré une occupation en baisse
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« International, qualitatif et avec un pouvoir d’achat important. » C'est le profil du voyageur que le Gremi d'Hotelers prône pour Barcelone aujourd'hui et dans le futur. Selon Jordi Clos, président de l'association, le résultat global pour 2024 a été « extraordinaire » pour le secteur hôtelier de Barcelone, car les résultats indiquent une tendance positive dans l'évolution vers un « tourisme de qualité » qui augmente le prestige de la ville dans sa projection internationale. Ce profil touristique, connu sous le nom de MICE, fait référence au tourisme de réunions, d'incentives, de congrès et d'expositions.
Le chiffre d'affaires record de 2,2 milliards d'euros, qui comprend les quelque 450 hôtels de Barcelone, s'est accompagné d'une baisse de 1,4 point du taux d'occupation par rapport à 2023, passant de 82,2% à 80,8% en 2024. Clos a assuré que cette baisse, particulièrement prononcée au cours du second semestre (avec une baisse de 3,4% au cours de cette période), est une conséquence de la gestion du changement de segment touristique sur lequel la ville veut se concentrer : à mesure que les prix augmentent, le tourisme "traditionnel" (que l'association a qualifié de "fêtes, alcool et enterrements de vie de garçon") cesse de rester dans la ville au profit du profil MICE, qui vient à Barcelone "attiré par l'offre culturelle, les congrès et autres événements qui s'y déroulent". Clos affirme que cela est positif et « ne doit pas nous inquiéter », même s’il souhaite que cette réduction progressive du taux d’occupation se stabilise, pour éviter que « les hôtels de la périphérie de la ville, qui risquent de souffrir plus que ceux des zones centrales, soient obligés de baisser leurs prix pour augmenter la demande », ce qui ne serait pas en phase avec l’objectif de changer le profil du touriste. En ce sens, l'année 2024 s'est clôturée avec un prix moyen de 188 euros par nuit, soit 14,1 euros de plus qu'en 2023.
La Guilde évalue positivement la direction prise par la ville en 2024, puisqu'un total de 270 événements ont été organisés, dont des congrès, des foires et d'autres événements culturels. Ils affirment que ces éléments sont devenus un facteur puissant qui contribue à améliorer la « qualité du tourisme » que reçoit Barcelone. Cela s’inscrit dans le cadre du travail visant à « changer le profil du visiteur » sur lequel mise le Gremi. À cet égard, Clos a fait référence à la tenue de l'America's Cup, qui, bien que n'ayant pas eu beaucoup d'impact sur les nuitées, a eu un grand « impact médiatique ». Quant à 2025 jusqu'à présent, Clos a évalué positivement le fait que la ligne de l'année précédente soit suivie et a fait référence à certains événements qui ont eu lieu au cours de ces premiers mois, comme ICE, qui est arrivé à Barcelone en janvier après huit décennies de tenue à Londres, et Integrated System Europe (ISE), le principal salon de l'industrie audiovisuelle, qui s'est tenu en février. Les deux événements ont eu un impact positif en termes de fréquentation (environ 140 000 personnes au total) et de nombre de chambres d’hôtel réservées (plus de 14 000). Ils ont également fait référence à la célébration imminente du Mobile World Congress qui, selon les données de l'organisation même de l'événement, attend quelque 101 000 visiteurs et 21 000 chambres réservées.
Le directeur de la Guilde a également souhaité lancer un appel direct aux administrations concernées pour qu'elles prennent des « décisions politiques courageuses » pour maintenir la tendance actuelle et aller de pair avec les intérêts du secteur pour favoriser le « profil MICE ». Il a notamment fait référence à l’agrandissement de l’aéroport Josep Tarradellas de Barcelone-El Prat, pour augmenter les connexions intercontinentales ; à la taxation du secteur hôtelier, qu’il a qualifié d’« étouffant » ; l’engagement d’offrir aux visiteurs une ville « propre, sûre et civique ». Concernant le deuxième point, il a fait référence à des villes comme Madrid, Séville et Malaga comme « des exemples à suivre », car elles aussi « investissent dans ce type de tourisme et ne subissent pas la même charge fiscale que nous », a dénoncé Clos.
EL PAÍS