Les attaques de l'Iran contre Israël font au moins 10 morts : « Ils paieront un prix très élevé », prévient Benjamin Netanyahu

Des tirs de missiles iraniens contre Israël ont fait au moins dix morts dans la nuit, ont rapporté dimanche des responsables, alors que les deux rivaux continuaient de lancer de nouvelles vagues d'attaques dans leur confrontation la plus intense de leur histoire. Dimanche, pour le troisième jour consécutif, Israël a lancé une nouvelle vague d'attaques contre Téhéran, où des explosions et un important nuage de fumée ont été signalés.

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait état de 13 morts et plus de 350 blessés dans son pays suite aux frappes aériennes iraniennes depuis le début de l'escalade militaire vendredi.

Netanyahu a averti l'Iran qu'il paierait « un prix très élevé » pour la mort de civils en Israël.

"L'Iran paiera un prix très élevé pour le meurtre prémédité de civils, de femmes et d'enfants", a déclaré Netanyahu lors d'une visite à Bat Yam, une ville au sud de Tel-Aviv touchée par des missiles, dans un message vidéo diffusé par son bureau.

En réponse à cette attaque, l'armée israélienne a bombardé dimanche des installations militaires et nucléaires en Iran, ainsi que des dépôts de carburant dans plusieurs villes du pays, au troisième jour d'un conflit sans précédent entre les deux ennemis jurés.

En Iran, un épais nuage de fumée a recouvert la capitale après que des avions israéliens ont frappé deux dépôts de carburant.

Le président Donald Trump a averti l'Iran que l'armée américaine réagirait avec « toute la force » s'il attaquait l'Iran et a souligné que Washington n'avait « rien à voir » avec les attaques d'Israël sur les sites nucléaires de Téhéran.

Israël a lancé vendredi son offensive contre la République islamique, bombardant les sites militaires et nucléaires du pays dans des attaques qui ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés.

Le représentant de l'Iran auprès de l'ONU, Amir Saeid Iravani, a rapporté vendredi qu'au moins 78 personnes avaient été tuées et plus de 320 blessées, la « grande majorité d'entre elles étant des civils ».

Les autorités iraniennes n'ont pas publié de bilan actualisé, mais Téhéran affirme qu'Israël a tué neuf scientifiques nucléaires et officiers supérieurs des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du pays.

En réponse, la République islamique a lancé des missiles sur Israël, et les attaques mutuelles se sont poursuivies dimanche.

La police israélienne a déclaré que six personnes ont été tuées et au moins 180 blessées lors d'une attaque de missiles menée dans la nuit à Bat Yam, près de Tel Aviv.

Les équipes d'urgence, portant des casques et des lampes frontales, ont inspecté le bâtiment bombardé à l'aube, et la police a déclaré qu'au moins sept personnes étaient portées disparues.

« Il y a eu une explosion, et j'ai cru que toute la maison s'était effondrée », a déclaré Shahar Ben Zion, un habitant de Bat Yam. « C'est un miracle que nous ayons survécu. »

Dans le nord d'Israël, les sauveteurs et les médecins ont déclaré qu'une attaque avait détruit un immeuble de trois étages à Tamra, tuant quatre femmes.

Après des décennies d’hostilité et de conflit, c’est la première fois que les ennemis jurés s’affrontent avec une telle intensité, suscitant la crainte d’un conflit prolongé qui pourrait affecter l’ensemble du Moyen-Orient.

Dimanche matin, des journalistes de l'AFP ont entendu plusieurs explosions à Téhéran, la capitale iranienne.

L'armée israélienne a déclaré avoir attaqué le siège du ministère de la Défense dans la ville, et l'agence de presse iranienne Tasnim a fait état de dégâts mineurs.

L'agence de presse iranienne ISNA a également rapporté une attaque israélienne contre une installation du ministère de la Défense dans la ville centrale d'Ispahan.

Les forces israéliennes ont affirmé avoir frappé « le siège du projet nucléaire SPND (Organisation de recherche et d'innovation défensive) », des dépôts de carburant et d'autres cibles.

Le ministère iranien du Pétrole a déclaré que deux dépôts de carburant dans la région de Téhéran ont été touchés.

Un journaliste de l'AFP a vu un entrepôt en feu à Shahran, au nord-ouest de la capitale.

Netanyahu a promis samedi de frapper « toutes les cibles du régime iranien » sous prétexte de l'empêcher d'acquérir des armes nucléaires, et le président iranien Massoud Pezeshkian a averti que de nouvelles attaques provoqueraient « une réponse plus énergique ».

Des frappes israéliennes ont touché l'usine pilote d'enrichissement d'uranium de Natanz, dans le centre de l'Iran, tuant neuf scientifiques travaillant sur le programme nucléaire.

Les plus hauts gradés du pays ont également été tués, notamment le chef des Gardiens de la révolution, Hossein Salami, et le chef d'état-major, Mohammad Bagheri.

L'armée israélienne a exhorté dimanche les Iraniens à évacuer les zones proches des installations d'armes à travers le pays.

"Le régime sioniste a franchi une nouvelle ligne rouge du droit international" en attaquant des installations nucléaires, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi lors d'une rencontre avec des diplomates étrangers retransmise à la télévision d'Etat.

Il a également affirmé que Téhéran disposait de « preuves solides » que les forces américaines soutenaient les attaques israéliennes.

"Nous nous défendons, notre défense est tout à fait légitime (...) Si l'agression cesse, nos réponses cesseront naturellement aussi", a-t-il ajouté.

Les attaques se poursuivent malgré les appels internationaux à la désescalade. L'Iran et les États-Unis devaient tenir ce dimanche un nouveau cycle de négociations indirectes sur le programme nucléaire iranien , sous la médiation d'Oman.

Cependant, Muscat a annoncé samedi que les négociations n'auraient pas lieu, après que l'Iran a accusé Israël de saper les discussions.

Le ministre Araqchi a toutefois déclaré ce dimanche que l'Iran restait ouvert à un accord nucléaire, même s'il refusait de renoncer à ses « droits nucléaires ».

Les puissances occidentales, dont les États-Unis et Israël, soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire. Téhéran, cependant, nie cette affirmation et défend son droit de poursuivre un programme nucléaire à des fins civiles.

Les Gardiens de la révolution iraniens (GRI) ont déclaré avoir attaqué des installations de ravitaillement d'avions de guerre israéliens et ont promis de répondre « avec encore plus de férocité » si Israël poursuit son offensive.

De leur côté, les rebelles houthis du Yémen ont affirmé avoir lancé plusieurs missiles sur Israël, des attaques « coordonnées avec des opérations menées par l'armée iranienne ».