Alcaraz résiste à un excellent Munar et atteint les quarts de finale à Queen's avec un record personnel.

Carlos Alcaraz s'est qualifié pour les quarts de finale grâce à son adresse et sa persévérance, face à un Jaume Munar qui fait preuve de fierté et de solidité, exigeant deux points d'intensité supplémentaires de son adversaire et sauvant trois balles de match. Mais le Murcien a progressé, même dans ces matchs où son adversaire et ses propres erreurs se rebellent contre lui. Tout est sous contrôle, malgré une certaine gêne. Bravo au Majorquin pour cela, qu'il surmonte avec une bonne attitude et qui l'envoie à l'avant-dernier tour avec un record personnel. C'est la quinzième victoire consécutive du Murcien, qui bat ainsi son record de victoires consécutives, après en avoir manqué 14 à trois reprises. Et il continue d'accumuler les joies sur le terrain, avec 26 victoires en 29 matchs.
huitièmes de finale
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Il y a du respect, une connaissance de l'adversaire, et deux victoires pour le Murcien contre une pour le Majorquin dans ces confrontations directes. Et Munar était nerveux au début, commettant deux doubles fautes dans le troisième jeu. La nervosité a pris le dessus, à son désespoir, lorsqu'il a concédé son deuxième service après deux doubles fautes consécutives. Un « don » qui, face à cet Alcaraz, est presque une évidence, et le Murcien ne faiblit pas sur cette surface, qu'il a toujours maîtrisée, malgré le peu de matchs qu'il y a disputés.
Contre Adam Welton , il a parfaitement contrôlé le jeu, malgré un score qui semblait serré. Il s'agissait plutôt de tester le minimum qu'Alcaraz pouvait atteindre sans trop de difficultés. Contre Munar, le défi était un peu plus exigeant, car il avait déjà remporté deux victoires contre le Majorquin, mais le respect était de mise. Cependant, démarrer le match avec un break en sa faveur lui a permis de prendre le contrôle sans perturbation, fatigue ni souffrance dans les premiers instants.
Cela lui permet d'être l'Alcaraz qu'il aime, celui qui, libéré, peut libérer sa main à sa guise, plein de confiance pour que le coup droit, le service, la volée, l'amorti, tout se passe comme il le souhaite : impeccable, beau, parfait.
Trop pour Munar, qui reste néanmoins plus solide après l'erreur, et malgré tout : risque en fond de court, sur les lignes de touche, puissance, revers, bonnes amorties, mais peu de récompense face à cet Alcaraz qui s'aime bien. Un coup de poignet pour attirer l'adversaire au filet, un lob parfait, un superbe passing, un bon pourcentage de premiers services, de la force et une volée amortie parfaite. Cette solidité, dont il a fait preuve tout au long de la saison et qu'il semble maintenir au fil du temps, lui a permis de remporter le premier set avec prudence, maîtrise et confiance, conscient du niveau de service à chaque instant.
Munar souligne ensuite que ces deux doubles fautes dans le troisième jeu étaient un petit écart qu'il était tout à fait capable de surmonter. C'est un Munar constant et ferme, qui grandit comme un mur depuis l'arrière. Et qui y croit. Il poursuit et atteint ce niveau qui force encore plus le Murcien. Mur tout au long du deuxième set, il ne laisse pas son adversaire s'échapper et force même un peu le retour. La solidité est présente même lorsqu'une erreur permet à Alcaraz d'obtenir deux balles de break dans le neuvième jeu. Le Majorquin sauve avec deux bons premiers services qui en disent long sur sa confiance dans les moments de tension. Il y a un troisième service qu'Alcaraz invente avec un coup droit haut et sensible pour battre Munar au filet, mais le Majorquin résiste de toutes ses forces.
Les deux joueurs avaient poussé leur jeu à son maximum, ce qui avait donné lieu à des balles de break pour Alcaraz, et maintenant, c'est au tour de Munar de remporter quatre balles de set dans le jeu suivant. La ténacité du Majorquin exige plusieurs défenses solides de la part du Murcien, qui sent la tension et le besoin de se surpasser. Tout y est : un bon service ouvert et une volée précise.
Poings et dents serrés, un « oui » de soulagement et d'excitation lorsqu'il ajoute ce cinquième jeu à son avantage. Munar maintient la pression et s'intensifie, sa performance est excellente, sa persévérance pour remporter le tie-break et la tension sur la main du Murcien, qui se retourne sur son premier service pour mener le match au tie-break. Trois balles de set ne font même pas trembler la main d'Alcaraz, mais l'inconfort et le manque de fluidité sont importants face à un jeu à armes égales du Majorquin.
Ce résultat est révélateur : le Murcien a remporté 12 de ses 16 derniers matchs cette saison, et Munar, trois de ses dix derniers. Souhaitant maintenir sa bonne performance, le Majorquin s'est détaché avec des points impressionnants pour renverser la situation. Avec fierté, courage et confiance, il a perdu l'avantage sur une double faute et a sauvé jusqu'à trois balles de match. La lutte sera encore intense.
Alcaraz s'énerve, le match s'éternise et il manque de fluidité et de puissance, commettant trop d'erreurs malgré un message clair dès le début : son jeu est blanc et il fait un break dans le suivant. Mais Munar excelle dans son attitude et ne cache pas son désir de remporter une de ces victoires mémorables. Peu de joueurs ont battu Alcaraz sur gazon : Medvedev à Wimbledon 2021, Sinner en quarts de finale de Wimbledon 2022 et Jack Draper au Queen's 2024. Pourquoi ne serait-il pas le quatrième ?
Il sauve le break avec style et défense, provoquant la nervosité d'Alcaraz, qui peine à servir, commettant notamment des doubles fautes. Un passage à vide et un break pour Munar, qui prend l'avantage grâce à des balles très profondes qui s'enfoncent dans un Alcaraz frustré.
Le Murcien tente de raccourcir les points, mais de fond de court à fond de court, il ne parvient pas à écraser le Majorquin, qui tente finalement de se remettre de sa mauvaise passe grâce à de bons services. Il y a une certaine déprime dans sa démarche ; il n'y a plus la joie de la première heure de jeu, plus de conviction, plus de gestes convaincants. Une certaine apathie et un déclin physique, que le Murcien manifeste par un geste vers son ventre. Ce n'est pas le meilleur des jours.
Mais c'est Alcaraz, quintuple vainqueur du Grand Chelem, qui met tout en œuvre pour se remettre de sa mauvaise passe et se concentrer sur la victoire. C'est difficile, mais il récupère le break et, malgré les erreurs et les faux pas, il conserve son service. Il y a encore une touche de magie, mais c'est davantage une question de travail acharné sans brio. Des jours meilleurs viendront.
Avec cette récupération, il réussit ce qu'il n'avait pas réussi à faire tout au long du match : déstabiliser Munar, qui se retrouve mené 4-2, mais sert pour rester dans le match à 6-5 et la pression est trop forte.
Il y a un bras levé, mais peu de sourire. Il y a de la persévérance, du travail acharné et une victoire par échange contre un Munar courageux, qu'il bat pour rester là, malgré son adversaire et malgré lui-même. Sans bien jouer, mais avec une victoire. Cela dit, trois heures et 23 minutes d'efforts acharnés pour atteindre les quarts de finale et remporter sa quinzième victoire consécutive.
abc