Telefónica perd 1,304 milliard d'euros jusqu'en mars à cause de l'Amérique latine, selon les premiers comptes de Marc Murtra.

La vente d'une partie des activités latino-américaines affecte les premiers résultats de l'ère Marc Mutra à la présidence de Telefónica . L'entreprise espagnole a enregistré des pertes de 1,304 milliard d'euros entre janvier et mars, y compris les activités qui ne font plus partie des opérations de l'entreprise (Argentine et Pérou), contre des bénéfices de 533 millions d'euros à la même période l'année dernière.

La complexité est au cœur des comptes du premier trimestre. Le résultat net comparable à la même période de l’année dernière est la perte susmentionnée, mais il y a ici des nuances. En ne considérant que les activités poursuivies, c'est-à-dire les entreprises qui restent au sein du groupe, les comptes affichent un bénéfice de 427 millions (contre 576 millions il y a un an). Mais le résultat est significativement impacté par les activités abandonnées, qui ne font plus partie du groupe, notamment l'Argentine et le Pérou, filiales déjà vendues, qui affichent des pertes de 1,731 milliard (contre 44 millions il y a un an), selon le rapport financier.

L'Argentine et le Pérou ont été vendus au cours des premiers mois de 2025, avec des impacts significatifs sur les résultats. Dans le cas de l'Argentine, elle représente la majeure partie des chiffres rouges avec 1,2 milliard en négatif, dont la majorité est due aux différences de conversion négatives accumulées, c'est-à-dire aux effets de la dévaluation de la monnaie de ce pays ; Dans le cas du Pérou, les pertes s'élèvent à 500 millions d'euros, principalement en raison de l'impact du prêt accordé, de la perte de la vente et des résultats de l'entreprise.

L'entreprise de télécommunications souligne dans un communiqué que ces résultats sont « marqués par la ratification des objectifs financiers pour l'ensemble de l'année et par le renforcement de l'activité sur les marchés clés ». En outre, ils contribuent à l’amélioration organique du chiffre d’affaires et de l’EBITDA au cours des trois premiers mois de l’exercice.

Les résultats du premier trimestre sont conformes à nos attentes, tandis que le flux de trésorerie disponible reflète la saisonnalité habituelle. Les résultats du groupe s'amélioreront tout au long de l'année, conformément à nos prévisions pour 2025. Au cours du second semestre, nous présenterons les conclusions de la revue stratégique que nous menons actuellement », a déclaré Emilio Gayo, PDG de Telefónica. L'entreprise, sous la direction de Marc Murtra, fait actuellement l'objet d'une revue stratégique qui débouchera sur une nouvelle feuille de route. Tout porte à croire qu'elle réduira significativement son exposition à l'Amérique latine (comme elle le fait déjà) et cherchera à devenir un acteur clé de la consolidation du secteur en Europe.

Pour ses actionnaires, Telefónica a confirmé un dividende en espèces de 0,30 € par action pour 2025, payable en deux versements : le premier le 18 décembre (0,15 €) et le second en juin 2026 (0,15 €). Parallèlement, la deuxième tranche du dividende 2024, également de 0,15 € par action en numéraire et toujours en attente de versement, sera distribuée le 19 juin.

Telefónica a enregistré une croissance organique de son chiffre d'affaires de 1,3 % au premier trimestre, pour atteindre 9,221 milliards d'euros, portée par une solide performance de ses activités (+5,4 %) et de ses activités résidentielles (+1,8 %). En données publiées, le chiffre d'affaires a reculé de 2,9 %, impacté par l'effet des taux de change, qui a réduit l'effet de 4,1 points de pourcentage », a déclaré la société, ajoutant : « L'EBITDA ajusté a atteint 3 014 millions d'euros, en hausse organique de 0,6 %, bien qu'il ait reculé de 4,2 % en données publiées en raison de l'impact des taux de change, qui a diminué de 4,4 points de pourcentage. »

Telefónica souligne la « performance positive des principaux marchés, qui a conduit à un renforcement de son leadership dans les différents pays ». En termes organiques, Telefónica Espagne a enregistré une augmentation de son chiffre d'affaires et de son EBITDA de 1,7 % et 1 %, respectivement ; Telefónica Brasil a connu une croissance supérieure à l'inflation, tant en termes de revenus (+6,2%) que d'EBITDA (+8%) ; et Telefónica Allemagne s'est améliorée en termes opérationnels, « grâce au grand moment commercial que vit l'entreprise », et a réalisé une augmentation du cash flow opérationnel (EBITDA - CapEx) de 4,8%, bien que le chiffre d'affaires et l'EBITDA aient diminué de 2%. En termes réels rapportés, seule l'Espagne a enregistré des améliorations du chiffre d'affaires et de l'EBITDA, tandis que les autres régions sont restées négatives, dans le cas de l'Amérique latine en raison de l'effet de change.

Ce premier trimestre est donc significativement affecté par la dépréciation annuelle du real brésilien face à l’euro. « L'impact négatif des fluctuations des taux de change s'élève à 388 millions d'euros sur le chiffre d'affaires et à 138 millions d'euros sur l'EBITDA », indique le rapport.

Au niveau du passif, l'endettement financier net a diminué de 112 millions d'euros depuis décembre et s'établit à 27,049 milliards d'euros à la fin du trimestre. Et en termes de clients, Telefónica a clôturé le premier trimestre avec une base de 354 millions d'accès et une croissance des clients FTTH (fibre) et des contrats mobiles de 9% et 1% respectivement.