Trump n'est plus pressé lors de la rencontre Poutine-Zelensky

Il prendra une décision clé dans deux semaines concernant ses efforts pour instaurer la paix en Ukraine, a déclaré Trump à la Maison Blanche. Il pourrait y avoir des sanctions massives contre Moscou « ou des droits de douane massifs, ou les deux » – ou bien lui, Trump, « ne fera rien ». « Il faut être deux pour danser le tango », a déclaré le président américain, coiffé d'une casquette sur laquelle était inscrit « Trump a raison sur tout ».

Ces rencontres sont considérées comme des préalables à un éventuel accord de paix. Lors de son sommet controversé en Alaska avec Poutine, Trump avait donné l'impression qu'il pouvait accélérer la conclusion d'un accord de paix à court terme. De fait, les chefs militaires des États-Unis et des principaux pays européens se sont rencontrés ces derniers jours pour discuter d'éventuelles garanties de sécurité pour l'Ukraine. Cependant, à la fin de la semaine, il est apparu que les questions étaient très complexes, a déclaré un diplomate européen. Washington l'a désormais également reconnu.

Ces derniers jours, la Russie a, d'une part, intensifié ses attaques contre l'Ukraine plutôt que de les réduire. D'autre part, après de nombreuses déclarations de hauts responsables russes, les doutes se sont accrus quant à la réelle volonté de Poutine de rencontrer Zelensky, comme le président américain l'avait affirmé. Les Européens avaient prévenu Trump de cette évolution s'il n'autorisait pas finalement un durcissement des sanctions américaines contre la Russie. Zelensky a également appelé Trump à le faire.

Des problèmes sont également apparus concernant les garanties de sécurité : plusieurs pays de l’UE considèrent un renforcement massif de l’armée ukrainienne comme la meilleure protection, même après la guerre, mais beaucoup d’autres, dont les États-Unis, ne veulent pas ou ne peuvent pas financer ce projet. Les États-Unis ne sont disposés à fournir que des garanties indirectes à l’Ukraine et ne sont que partiellement engagés dans un éventuel déploiement de soldats européens en Ukraine après un accord de paix. La Russie s’oppose également à ce déploiement.

Lavrov maintient ses précédentes exigences maximales

Moscou a réitéré vendredi qu'il ne voyait aucune raison pour une rencontre directe entre Zelensky et Poutine. « Poutine est prêt à rencontrer Zelensky dès que l'ordre du jour du sommet aura été établi, et cet ordre du jour est loin d'être prêt », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à la chaîne de télévision américaine NBC.

Parmi les questions à clarifier au préalable figurent la renonciation de l'Ukraine à l'OTAN et les cessions territoriales. « Zelensky a dit non à tout », a poursuivi Lavrov.

Au cours de l'invasion commencée il y a trois ans et demi, la Russie a presque entièrement conquis la région de Louhansk, à l'est de l'Ukraine, et partiellement les régions de Donetsk, Zaporijia et Kherson, revendiquées par le Kremlin. En échange d'un gel des opérations sur le front à Zaporijia et Kherson, Poutine exigerait de Kiev la reddition complète des régions de Louhansk et de Donetsk. La Russie contrôle la péninsule de Crimée, également revendiquée par Moscou, depuis 2014.

Poutine a ensuite déclaré qu'avec la réinvestiture de Trump en début d'année, il voyait « la lumière au bout du tunnel » dans les relations avec les États-Unis. La Russie et les États-Unis discutent de projets communs dans l'Arctique et en Alaska, a déclaré Poutine lors d'une visite d'un centre de recherche nucléaire. Il n'a pas fourni de détails sur ces projets potentiels. Il s'est dit confiant dans le fait que les qualités de leadership de Trump contribueraient à rétablir les relations. Selon Poutine, la suite des événements dépend de l'administration américaine, qui exige la fin de la guerre en Ukraine au nom de bonnes relations.