Bureau de la remigration | La politique migratoire de Trump est ouvertement d'extrême droite
Le fait que l’administration Trump aux États-Unis adopte une politique ouvertement raciste n’a rien de nouveau. Les fouilles de personnes perçues comme des migrants dans les villes américaines, les déportations massives vers le Salvador et, plus récemment , les attaques contre les étudiants étrangers en disent long. Ce qui vient ensuite peut sembler être un détail, mais c’est un détail important. Dans le cadre d’une réorganisation complète du système d’expulsion, le gouvernement américain prévoit de créer un « Bureau de la remigration », qui est censé devenir le pivot de sa politique raciste.
« Remigration », un mot d’extrême droite en Europe. En Allemagne, le mot est devenu connu grâce au militant identitaire Martin Sellner. Le terme fait désormais partie du vocabulaire établi de l’AfD. La « remigration » signifie rendre la vie aussi difficile que possible aux personnes qui ne sont pas d’origine allemande, quelle que soit leur nationalité ou leur statut de résidence. Jusqu’à ce qu’ils partent « volontairement ». L’objectif poursuivi par Sellner, l’AfD et de nombreux autres partis d’extrême droite : une Europe blanche.
Il n’est pas surprenant que l’administration Trump emprunte sa terminologie à la droite européenne. Elon Musk et le vice-président JD Vance ont ouvertement affiché leur sympathie pour l'AfD lors de la campagne électorale fédérale. C’est toujours une mauvaise nouvelle que les États-Unis aient adopté le terme « remigration ». L’AfD et d’autres acteurs vont propager avec agressivité l’idée que la « remigration » aura désormais également lieu là-bas, poussant ainsi le gouvernement fédéral devant eux. Les acteurs de la Nouvelle Droite voulaient initialement imposer le terme « remigration » dans le discours ; leur objectif actuel est de construire un mouvement de remigration. Il y a à peine deux semaines, des militants d’extrême droite venus de toute l’Europe se sont réunis lors d’un congrès à Milan pour échanger leurs idées sur une « Europe sans migrants ». Le gouvernement américain a désormais donné plus d’élan à ces forces.
Les antiracistes devront se préparer à être confrontés plus fréquemment et dans des cercles plus larges à des idées de remigration et à des fantasmes ethniques similaires. Mais l’administration Trump leur a peut-être même rendu service en termes d’argumentation. Si l’on applique le concept européen et ethnique de la Nouvelle Droite aux États-Unis en tant que pays d’immigration, on devra finalement se demander quand Trump, Vance et Cie seront eux-mêmes renvoyés dans les pays d’origine de leurs ancêtres afin que l’Amérique puisse retrouver ses habitants d’origine.
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