80 ans du VfL Wolfsburg : pourquoi le club n'est pas si mal après tout – Am Mittelmaßkanal

Le VfL Wolfsburg et moi sommes liés à jamais. La première fois que j'ai assisté à un match du FC Schalke 04, l'adversaire était le VfL Wolfsburg. Je me souviens de nombreux détails de ce jour-là : le trajet en tram jusqu'au stade, où un ami de mon père m'a offert un Père Noël Schalke (le match avait lieu un mercredi, la semaine précédant le réveillon de Noël). Le trajet du retour, où un père encagoulé a crié à son fils encagoulé : « Ne dis pas à ta mère que je t'ai offert une bière aujourd'hui, hein ? » Je ne me souviens plus du match en lui-même.
J'ai dû chercher sur Google que Hamit Altintop avait marqué, même s'il était mon joueur préféré à l'époque. Ce qui m'est resté en mémoire aujourd'hui, c'est la performance d'un supporter du VfL Wolfsburg. Comme nos sièges étaient près de la tribune des visiteurs, j'ai eu le plaisir de l'observer longuement au stand de bière pendant la mi-temps. Lui aussi portait une veste imbibée de ketchup. Déjà bien ivre, il a pris un gobelet vide des mains de la vendeuse visiblement irritée du stand de bière, qu'il a ensuite rempli de ketchup au distributeur du stand de saucisses en le pompant sans relâche. Puis il a renversé la tête en arrière, a porté le gobelet à sa poitrine et a laissé l'épaisse bouillie rouge couler dans sa gorge, mais surtout sur sa veste en jean.
Dans quel monde merveilleusement terni étais-je tombé ? Peut-être ce spectacle m'a-t-il donné un faible pour ce club qui, pour beaucoup, est l'incarnation du club d'usine sans âme. Mais peut-être suis-je aussi un peu plus indulgent envers les Wolves que le supporter moyen, soucieux de ses traditions, car le VfL Wolfsburg me rappelle agréablement à quel point la médiocrité peut être rafraîchissante.
Car c'est comme ça : malgré tous les succès, malgré le chef-d'œuvre de Magath en 2009, malgré le vainqueur de la coupe aux joues potelées Hecking en 2015, malgré la deuxième place en 2016 et les soirées de Ligue des champions contre le Real Madrid : avec la merveilleuse fiabilité d'un travailleur posté qui arrive toujours à l'heure à son travail à la chaîne de montage de l'usine VW, le VfL Wolfsburg retombe dans la médiocrité du championnat.
L'idiot avec le parapluiePourtant, Wolfsburg a beaucoup fait pour goûter au glamour du grand monde du football. Ils ont recruté Marcelinho et Diego, Julian Draxler et Stefan Effenberg, et même Nicklas Bendtner. Nicklas Bendtner ! Si ce n'était pas un appel désespéré à l'attention, qu'est-ce que c'est ? Ils ont essayé Mark van Bommel sur le banc et Steve McClaren. Steve McClaren ! Essayez de lire son nom sans que l'expression « l'idiot au parapluie » ne vous vienne à l'esprit. Vous voyez ? Ce transfert n'est donc rien d'autre qu'une quête de gros titres.
Mais le plus beau, c'est que malgré ces tentatives, ce sont d'autres noms qui incarnent le VfL Wolfsburg à mes yeux. Des noms qui ne sont pas synonymes de glamour et de paillettes. Ce sont Stefan Schnoor et Roy Präger. Martin Petrov, en maillot à manches courtes et gants, bien sûr. Il y a Alexander Madlung et Timm Klose. Peter Pekarik et Patrick Ochs. Ivica Olic et Mario Mandzukic. Cedric Makiadi et Miroslav Karhan. Des travailleurs honnêtes ! Il y a Sascha Riether et Marcel Schäfer (une barre de puissance d'ouvrier qualifié sur mon cou pour quiconque sait les distinguer). Et bien sûr, il y a Maxi Arnold, qui a toujours été là. Honnêtement : si on me disait que Maxi Arnold tirait les ficelles du milieu de terrain de Wolfsburg aux côtés de Pablo Thiam au début des années 2000, je le croirais.
En parlant de rachat : oui, le VfL Wolfsburg évolue en Bundesliga, en partie grâce à l'argent de VW. Oui, le canal du Mittelland échappe à la règle des 50+1 depuis 2001, grâce à la DFL. Oui, le spectacle de lumière après les buts dans la Volkswagen Arena n'a qu'un lien limité avec la culture footballistique établie, et de toute façon, le véritable romantisme footballistique n'existe peut-être que sous la forme de quelques vestes tachées de ketchup. Et pourtant : Wolfsburg n'est pas Leipzig !
Ce n'est pas seulement une question de géographie, mais aussi de contenu. Alors que Leipzig, avec un calcul lucide, utilise des millions d'euros pour envoyer sur place de jeunes machines de football cliniquement formées du cosmos RB, puis les utiliser pour profaner la Coupe d'Allemagne ou les revendre avec profit, Wolfsburg, malgré ses millions d'euros, parvient à plusieurs reprises à descendre au classement, parfois en bas du tableau, parfois même à la relégation. Cela confère à l'exception 50+1 approuvée de Basse-Saxe un visage bien plus humain que l'exception 50+1 non approuvée d'Autriche.
En 1997, le VfL Wolfsburg a été promu en Bundesliga. Je m'intéresse sérieusement au football depuis le début des années 2000. Je ne connais pas de Bundesliga sans le club de la chaîne médiocre. Il est toujours là. Et c'est normal.
11freunde